POLITIQUEJean-Claude Gaudin prend la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence

Jean-Claude Gaudin prend la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence

POLITIQUEL'élection s'est déroulée dans la cacophonie générale...
Jean-Claude Gaudin (LR), lundi.
Jean-Claude Gaudin (LR), lundi.  - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Jean-Claude Gaudin (LR), le sénateur maire de Marseille, a été élu lundi président de la métropole Aix Marseille Provence, avec 119 voix. Au total, 169 conseillers sur 240 ont voté.

« Je suis honoré de mon élection à la Présidence de la Métropole. A tous ceux qui m’ont accordé leurs suffrages j’adresse mes remerciements — Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) November 9, 2015 »

La séance d’installation de la métropole, composée de 92 communes, s’est déroulée dans une totale confusion, après un week-end aux multiples rebondissements. Pendant plus d’une heure, les élus de la droite départementale, opposés et pros métropole, ont laborieusement débattu sur l’opportunité, ou pas, de procéder à cette élection.

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Vendredi, le tribunal administratif de Marseille a en effet suspendu deux arrêtés préfectoraux fixant le nombre et la répartition des sièges de la future métropole entre les communes. Les arrêtés étaient attaqués en référé par quatre communes des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Selon elles, la composition du futur conseil métropolitain, 240 sièges, conduisait à une surreprésentation des grandes villes, notamment Marseille, au détriment des plus petites communes.

« Vous pouvez voter mais je suspends la séance »

« J’ai ouvert la séance et j’entends la fermer », a prévenu d’emblée Maryse Joissains (LR), la maire d’Aix-en-Provence, farouchement opposée à la métropole. En tant que doyenne des présidents des intercommunalités, elle présidait ce premier rendez-vous.

« Les juges considèrent qu’il y a un problème de constitutionnalité dans la création de la métropole. Il y a une décision de justice elle doit être respectée (…) Aujourd’hui nous ne pouvons pas procéder à une élection. On ne va pas dire "parce qu’on est à Marseille, on ne respecte pas une décision de justice". Vous pouvez voter mais je suspends la séance. Comment on procède ? Je n’en sais rien ! ».

« "La séance de ce matin confirme mes craintes sur les conditions de travail d'#AMPM" #AMMetropole — maryse joissains (@marysejoissains) November 9, 2015 »

Répondant à Sylvia Barthelemy (UDI) qui lui demandait au nom des pros métropoles de céder sa place, Maryse Joissains lui a lancé un « tu veux des coups ? » en lui arrachant le micro. Finalement, l’édile a quitté la salle, entraînant avec elle une partie des élus opposés au projet métropolitain. A la sortie du Palais du Pharo, elle a assuré ne pas vouloir en rester là. « Quand on m’attaque à la kalachnikov, je ne vais pas sortir le fleuret moucheté », a-t-elle soufflé.

« Quand on porte une écharpe tricolore, on respecte la loi »

A l’intérieur, Guy Teissier (LR), le président Marseille-Provence-Métropole, a pris sa succession pour débuter le vote. « Nous vivons un coup de force », a alors estimé Gaby Charroux (PC), le maire de Martigues. Candidat fin octobre à la présidence de la métropole, il a finalement retiré sa candidature. Le maire de Cabriès, Hervé Fabre-d’Aubrespy (LR), a, lui, présenté sa candidature contre Jean-Claude Gaudin. Opposé à la métropole, il a recueilli 13 voix.

« S’il y a des recours, et il y aura des multiples et variés, peu importe : il faut aller maintenant de l’avant, nous ne pouvons pas rester dans cet état d’esprit, avec des personnes qui cherchent toujours à tout bloquer sur la métropole », a réagi Jean-Claude Gaudin. « Si nous n’avions pas fait cette élection, nous étions dans le chaos, a-t-il estimé à la clôture du scrutin. Quand on porte une écharpe tricolore, on respecte la loi, même si elle ne plaît pas ».