FAITS DIVERSFusillade mortelle à Marseille: «Rien n'indique que les trois victimes prenaient part au trafic»

Fusillade mortelle à Marseille: «Rien n'indique que les trois victimes prenaient part au trafic»

FAITS DIVERSLe procureur de la République est revenu sur les circonstances de la fusillade qui a fait trois morts dans la nuit de samedi à dimanche aux Lauriers (13e)…
La conférence de presse du procureur de la République, lundi à Marseille.
La conférence de presse du procureur de la République, lundi à Marseille.  - Amandine Rancoule / 20 Minutes
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Le lien avec un trafic de stupéfiants n’est pas établi. Dans la nuit de samedi, trois jeunes, l’un âgé de 23 ans et deux mineurs de 15 ans, ont été tués dans une fusillade à la cité de Lauriers (13e).

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« Je ne vois pas très bien pourquoi on les aurait ciblés »

« On ne peut pas affirmer à ce jour qu’il y a un lien avec le trafic de stupéfiants. Les victimes n’avaient aucune condamnation pour trafic de stupéfiants », a souligné lundi Brice Robin, le procureur de la République de Marseille.

La personne majeure a été condamnée à 13 reprises, dont une fois en 2012 pour violences aggravées. L’un des deux mineurs a aussi été condamné pour violences aggravées. Le second n’avait aucune mention à son casier judiciaire. L’une des deux victimes mineures venait d’arriver de Rennes à Marseille. « On ne voit pas comment elle aurait pu être dans le trafic, a estimé le procureur. Quand on parle de règlement de comptes, on cible précisément quelqu’un. Ces trois-là, je ne vois pas très bien pourquoi on les aurait ciblés », a-t-il ajouté.

« Punis » pour avoir refusé de donner la planque de la personne recherchée ?

Cette nuit-là, vers 2 h 05, au moins quatre personnes, arrivées dans la cité des Lauriers à bord de deux voitures noires, ont fait irruption, armées, dans le hall D de l’immeuble. Ils demandent alors à voir une personne, dont l’identité n’a pas été révélée. Les individus présents à ce moment-là dans le hall « refusent de dire où elle se trouve ».

« Les hommes montent alors dans les étages, même sur le toit, mais ne trouvent pas l’homme recherché », précise Brice Robin. En redescendant, ils tirent sur les trois jeunes gens encore présents dans le hall d’entrée. Ils pourraient avoir été « punis » pour avoir refusé de donner la planque de la personne recherchée par les tireurs.

Initialement, ils étaient six ou sept individus dans l’entrée, « il se pourrait donc que d’autres individus aient pu prendre la fuite avant les tirs », ajoute le procureur.

Un nouveau trafic dans le hall D

Dimanche matin, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué dans un communiqué que « l’hypothèse de meurtres liés au trafic de stupéfiants était privilégiée ». « Je n’ai aucun élément laissant à penser qu’ils ne soient pas impliqués dans le trafic de stupéfiants », avait également déclaré, un plus tard, Laurent Nuñez, le préfet de police des Bouches-du-Rhône.

En mai, une opération de police, mobilisant 300 hommes, avait conduit à l’interpellation d’une vingtaine de personnes aux Lauriers, cité connue comme étant une plaque tournante du trafic de drogue de la ville. Depuis un mois, un nouveau trafic s’était établi dans le hall où s’est déroulée la fusillade, « mais à ce stade rien n’indique que les trois victimes prenaient part au trafic », selon le procureur de la République.