OM: Michel veut que son «cœur ressente chaque semaine les mêmes émotions que dimanche»
FOOTBALL•Le coach a accordé sa première interview marseillaise à « La Provence »…C.L.
Appelé en pompier il y a une semaine, Michel, le nouvel entraîneur de l’OM, s’est confié dans les colonnes de La Provence. Marseille, les supporters, ses rapports avec les joueurs, le coach se livre tout en philosophie et en louanges. Morceaux choisis.
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« La pression est un carburant »
L’entraîneur s’est exprimé sur la fameuse pression marseillaise : « Effectivement, je la ressens. Mais c’est un carburant pour moi. Non seulement, elle ne me surprend pas, mais j’en ai besoin ! » Et c’est d’ailleurs ce même engouement qui lui permet de durer dans le football : « Quand je suis arrivé au Real Madrid, à 12 ans, je trouvais que tous mes coéquipiers étaient meilleurs que moi. Mais mon cœur était plus grand que le leur (…) Chaque jour, je me répétais que si je voulais rester au top, il fallait que mon cœur soit toujours aussi grand. Aujourd’hui encore, je conserve cet état d’esprit. » On l’aura compris, Michel est un coach heureux.
« L’entraîneur est comme un père de famille »
Le quotidien revient ensuite sur l’échec de l’Espagnol au FC Séville : « J’exige énormément en privé mais vous ne me surprendrez jamais à critiquer mes joueurs. Je ne parlerai jamais des arbitres, ni des entraîneurs adverses. Parfois, même quand tu fais les choses bien, tu ne gagnes pas car l’adversaire est en compétition aussi. Au FC Séville, je suis arrivé dans un club en transition. Comme aujourd’hui à l’OM. A Getafe, quand j’ai pris l’équipe, elle était relégable. On s’est sauvé et l’année suivante, on a fini 6e et européen avec le même effectif. Mais pas grâce à moi. Simplement parce que les joueurs avaient compris qu’ils pouvaient y parvenir. L’entraîneur est comme un père de famille. Il faut qu’avec un simple regard, les joueurs sachent ce qu’il veut. »
« Les coachs européens sont très bons »
Sur la volonté de Vincent Labrune de recruter absolument un coach étranger : « En 1998, tous les clubs voulaient des Français. Aujourd’hui, on veut des Allemands. C’est en fonction du Mondial ! La vérité, c’est que les entraîneurs européens sont très bons. La théorie des entraîneurs nationaux s’est écroulée en même temps que le mur de Berlin. Je vois des bons coachs dans tous les pays. Mais en fait, c’est surtout plus facile quand tu as de bons joueurs. » Et le coach déroule son tapis d’éloges envers le revenant du match OM - Troyes : « J’ai donné trois consignes à Lass' (Diarra). Il en a fait dix fois plus ! Quand je l’ai sorti, c’était pour le ménager mais surtout pour montrer aux gens que c’est lui le joueur qu’on aime (…) Il me faut quatre ou cinq joueurs de ce niveau, pas forcément de son âge mais de sa connaissance du jeu. Steve Mandanda, mon capitaine, en fait partie. »
« J’ai refusé beaucoup d’argent »
Puis vient le moment où Michel se met les supporters dans la poche : « Cette ville a un visage historique. Il faut la représenter et la respecter (…) On ne doit pas se demander à quelle place on finira, mais plutôt : "Sommes-nous ce que l’OM mérite ?" (…) Je peux vous dire qu’il n’y a pas beaucoup de stade avec 60.000 personnes à chaque match. Moi, je viens d’un endroit où il y a 90.000 spectateurs (le stade Santiago Bernabeu) et c’est moins chaud qu’ici ! (…) J’ai refusé beaucoup d’argent de clubs qui évoluaient devant 2.000 personnes. Je ne veux pas gagner beaucoup, je veux que mon cœur ressente chaque semaine les mêmes émotions que dimanche. »