Berre-l'Etang: Alerte à la pollution après l'incendie de la raffinerie
ENVIRONNEMENT•AirPaca a observé un épisode « particulièrement intense » à Aix-en-Provence…Mickael Penverne
AirPaca lance une alerte à la pollution aux hydrocarbures et à l’ozone de Berre-l’Etang à Aix-en-Provence après l’incendie qui a ravagé mardi deux cuves de la raffinerie de LyondelBasell.
« Depuis hier, des odeurs fortes et persistantes de gaz sont ressenties par la population, qui se plaint d’irritations oculaires, du nez, de la gorge et de maux de tête, écrit l’établissement public dans un communiqué. Ces plaintes concernent le nord-est de l’étang de Berre, de Berre-l’Etang à Aix-en-Provence ».
Juste sous le seuil d’alerte
« Selon une information de LyondellBasell à Berre, les cuves endommagées dans l’incendie, qui contiennent des hydrocarbures, ne sont pas encore totalement vidées », ajoute AirPaca qui précise qu’avec la chaleur, les émissions de « composés organiques volatils pourraient induire un pic d’ozone plus intense que celui d’ores et déjà prévu aujourd’hui et demain sur les Bouches-du-Rhône et les départements limitrophes »
Un épisode de pollution « particulièrement intense » a été observé mardi sur Aix-en-Provence avec quatre heures supérieures au seuil d’alerte européen – 240 µg/m3 – alors que le maximum horaire est établi à 257 µg/m3.
Quelques heures après le début de l’incendie, la préfecture des Bouches-du-Rhône disait pourtant le contraire. La Cellule d’appui aux situations d’urgence du ministère de l’écologie (CASU) avait analysé les fumées qui se dégageaient au-dessus des cuves. Elles étaient composées de monoxyde de carbone (0,1 %) et de dioxyde de carbone (1 %), d’hydrocarbures variés, de gaz irritants « en très petite quantité », et de suie « en grande quantité ».
Pas de danger ?
Mais selon la CASU, ces dégagements de fumées ne présentaient pas alors de danger. « L’ensemble de ces produits présents dans le panache sont dilués dans le déplacement atmosphérique. Ce type de combustion ne présente pas (…) de risque de toxicité sauf en cas d’exposition de longue durée, ce qui n’est pas le cas compte tenu de l’orientation du vent, et de la durée relativement limitée de l’émission ».
Elle ajoutait même que « les relevés d’AirPACA sur plusieurs stations de surveillance de la zone ne présentent pas de situation anormale de pollution attribuable à l’incendie ».