Trois jours après le lancement de la campagne des régionales à Marseille par la socialiste Christophe Castaner, le patron de la fédération des Bouches-du-Rhône Jean-David Ciot a présenté lundi un « rassemblement des forces socialistes et écologistes » en vue du scrutin de décembre. Avec autour de lui : Jean-Luc Bennahmias, président du Front Démocrate, François-Michel Lambert, député Europe Ecologie-Les Verts, Jean Dufour, secrétaire régional du Mouvement des progressistes (le parti de Robert Hue) et France Gamerre, présidente d’honneur de Génération écologie.

« Christophe Castaner et sa liste, rajeunie, renouvelée, représentent l’avenir, indique ces cinq responsables politiques dans un communiqué commun. Il est du devoir de la gauche de tout faire pour l’amener à la présidence de notre région ». Après sa défaite aux municipales en 2014 puis aux cantonales en 2015, la gauche, très divisée, pourrait perdre la région, présidée le socialiste Michel Vauzelle depuis 1998. Mais ce n’est peut-être pas le pire. Alors que le début de campagne s’est focalisé sur le duel Le Pen-Estrosi, elle craint désormais d'arriver derrière l'UMP et le FN.

«J'assume ma différence»

« On le sait tous : la situation des forces progressistes dans la région n’est pas terrible (…). Il n’y a que dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute Provence qu’elles ne se portent pas trop mal, a confirmé lundi Jean-Luc Bennahmias. Quant à Christophe Castaner, on entend des interrogations, de savoir si c’est un bon choix. C’est une bonne tête de liste. Parce qu’il n’est pas trop impliqué dans les affaires locales (…). Il ne faut pas se tromper. L’enjeu, c’est de ne pas arriver en 3e position. Ce qui ne serait bon ni pour la région, ni pour la démocratie, ni pour les citoyens ».

Selon Jean-David Ciot, qui sera tête de liste dans les Bouches-du-Rhône, cette initiative a « vocation à porter un rassemblement plus large » de la gauche. Sous-entendu avec les partenaires historiques du PS. Mais aucun représentant du Front de gauche, qui dirige la collectivité avec le PS et EELV, n’était présent lundi au Club du Vieux-Port. La formation de Jean-Marc Coppola devrait partir seule au premier tour. « Aujourd’hui, très franchement, un accord avec l’appareil socialiste est introuvable », a répondu le vice-président de la région à Libération.

Même chose pour Europe Ecologie-Les Verts. En mai, le mouvement écologiste a choisi la conseillère régionale sortante Sophie Camard pour être sa tête de liste. Et il a même suspendu, la semaine dernière, François-Michel Lambert pour avoir adhéré à Génération écologie et au Front Démocrate. « J’assume ma différence (…). Mais pour l’instant, d’un point de vue formel, je suis toujours à EELV et il n’y a pas de volonté de m’exclure », a cependant indiqué l’intéressé lundi.