POLITIQUEDépartementales 2015: «Nous, nous allons jouer collectif», promet Martine Vassal (UMP-UDI)

Départementales 2015: «Nous, nous allons jouer collectif», promet Martine Vassal (UMP-UDI)

POLITIQUEEspérant profiter des divisions de la gauche, la liste menée par Martine Vassal a fait du président sortant, Jean-Noël Guérini, son principal adversaire...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Elle espère remporter une petite dizaine de cantons sur les douze de Marseille. Martine Vassal (UMP-UDI), a monté une équipe «solide» autour d’elle. «Les meilleurs d’entre nous», estime-t-elle. En mars dernier, certains ont raflé six des huit mairies de secteurs, d’autres ont récupéré la communauté urbaine. Aujourd’hui, la droite croit pouvoir s’emparer du «bateau bleu».

Pour remporter les élections départementales, la chef du groupe d’opposition au conseil général compte sur «un contexte national favorable» et sur son programme: «emploi, solidarité... les autres n'ont pas de programme», regrette-t-elle, jurant avoir voulu débattre avec ses challengers. En vain.

La droite peut aussi compter sur la relative dispersion des voix de la gauche. Après la défaite de Patrick Mennucci aux municipales, les socialistes «historiques » sont présents dans seulement quatre des douze cantons marseillais. Le président du Conseil Général, Jean-Noël Guérini, qui a juré la mort des socialistes locaux, soutient même certains candidats investis par le PS, comme Christophe Masse dans le canton 6. Déjà peu passionnés par le scrutin, les électeurs pourraient s'y perdre. Et Martine Vassal craint cette abstention. «Côté programme, le FN ne veut que la vidéo protection, mais il y a une montée du vote FN contestataire. Il faut faire attention à l’abstention car les électeurs du Front national vont se déplacer eux».

«Lui, gouverne comme un roitelet dans son bateau bleu»

La grande difficulté réside dans les 17 autres cantons en dehors de Marseille. Alors que Jean-Noël Guérini a distribué en 2014 une aide aux communes de 130 millions d’euros, Martine Vassal fustige «ce Lucky Luke du carnet de chèque». «Il fait ce qu’il veut de l’argent public», martèle-t-elle. «Jean-Noël Guérini n’a pas de convictions, c’est un caméléon, et en politique quand on n’a pas de convictions, il vaut mieux arrêter», pense-t-elle.

L’autre écueil pour l’adjointe au maire de Jean-Claude Gaudin, partie en campagne à l'automne dernier, c’est la métropole. En application dès 2016, la structure, qui doit remplacer six intercommunalités existantes et rassembler 1,6 million de personnes, soulève une forte opposition de la majorité des maires des Bouches-du-Rhône. Ils craignent notamment de perdre des compétences essentielles dans le processus, comme la fiscalité ou l'urbanisme. «Soi-disant, je suis pro métropole mais je suis contre cette métropole socialiste imposée sans concertation, s’emporte l’élue. Ensuite, on me dit que je suis marseillaise mais Jean-Noël Guérini habite à deux rues de chez moi. Je ne vais pas donner tout l’argent aux Marseillais: lui gouverne comme un roitelet dans son bateau bleu, nous, nous allons jouer collectif», assure la chef de file. Un discours qui convainc peu à peu. Samedi, l’Aixoise Maryse Joissains, farouche opposante à la métropole, lui a même renouvelé «sa confiance».

«Un flou artistique complet»

«On va arriver devant», pense Martine Vassal. Mais même si au soir du 29 mars l’UMP arrive à dégager une majorité relative, le troisième tour reste incertain. «Aaaaah, le troisième tour, soupire l'élue. Mais que va faire Henri Jybrayel?, s’interroge-t-elle avec une pointe d'ironie. Si c’est un vrai socialiste, il ne votera pas pour Guérini». Dimanche, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis a refusé d'apporter son soutien à Jean-Noël Guérini en cas de duel contre l'UMP. Une position plus nuancée que celle du premier secrétaire du PS dans les Bouches-du-Rhône. «Si, à la fin (...), nous assistons à un duel entre Martine Vassal et Jean-Noël Guérini, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que la candidate de droite pro métropole ne gagne pas», a affirmé Jean-David Ciot. On est dans «un flou artistique complet», raille Martine Vassal. Mais pour ce troisième tour final, promesse de «quelques arrangements entre amis», elle appelle déjà à «un rassemblement complet de la droite républicaine».