POLITIQUEDépartementales 2015: Guérini va-t-il cannibaliser le PS à Marseille?

Départementales 2015: Guérini va-t-il cannibaliser le PS à Marseille?

POLITIQUELe président sortant du conseil général pense obtenir une «belle majorité départementale»...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Son « pif politique » lui donne de l’assurance. Après avoir été réélu sénateur en octobre, Jean-Noël Guérini s'est dit confiant dans sa réélection à la tête du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. «Certains ont fait de l’anti-guérinisme un thème de campagne. Mais mon bon sens politique me dit que l’on va vers de bons résultats (…). On aura une belle majorité départementale, a-t-il déclaré la semaine dernière lors d’une conférence de presse.

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Réuni dans une brasserie de la Joliette (2e) avec des candidats et des partisans de son parti, la Force du 13, le président sortant a présenté son programme (pas de hausse d’impôts, une tablette et un bilan de santé pour chaque collégien…) avant de passer rapidement aux règlements de compte politique. «J’adore les campagnes électorales», s'est-il justifié en souriant.

Ce «mec» Mennucci

Une fois n’est pas coutume, ses anciens amis socialistes ont été les principaux visés, à commencer par le député des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci, qui appelle, en cas de duel UMP-Force du 13 à la présidence du conseil départemental, à faire barrage au second. «Mais qui il est? Il représente quoi? Il représente qui?, s’est emporté Jean-Noël Guérini. Comment peut-on encore accorder de l’importance à un mec qui s’est fait écrabouiller aux dernières élections (municipales) et qui a offert une mairie de secteur au Front national ?»

Le président de la Force du 13 a annoncé, dans la foulée, qu’il appellerait à voter pour le candidat UMP en cas de duel au second tour avec le FN. « Je souhaite évidemment que ce soit réciproque si un candidat de ma formation se retrouvait face au Front national », a-t-il glissé. Quelques heures plus tard, la tête de liste UMP Martine Vassal ne l’épargnera pourtant pas devant les militants réunis au parc Chanot : «Dix-huit ans de Guérini, ça suffit ! Le Lucky Luke du carnet de chèque… Celui qui signe plus vite que son ombre mais avec l’argent public».

Plus de 3.000 militants

S’il passe son temps à critiquer ses anciens camarades, Jean-Noël Guérini soutient aussi certains candidats investis, comme Christophe Masse, par le PS. «La Force du 13 soutient les conseillers généraux socialistes qui sont fiers du bilan du conseil général», balaye-t-il. Avant d’ajouter, très ironique: «Les autres candidats PS: ils vont être élus où ces braves types? Ils n’ont aucune chance».

Après avoir démissionné du PS en avril 2014, Jean-Noël Guérini a créé son propre parti politique en novembre. Cinq mois après, la Force du 13 compte déjà trois sénateurs. La formation est-elle en train de cannibaliser le Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône? «Mon petit doigt me dit qu’on va dépasser la fédération du PS avant la fin de l’année, répond son patron avec gourmandise. Nous en sommes aujourd’hui à 3.127 militants, très exactement».

Le sénateur a désormais l’ambition d’inscrire sa formation dans la durée. Il promet de présenter des candidats aux élections régionales de décembre et aux législatives de 2017. «Je souhaite que ce parti devienne adulte», a-t-il conclu.

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