Marseille: Saint-Louis Sucre abandonne le raffinage
SOCIAL•La dernière raffinerie de métropole se concentre sur le conditionnement. Environ 80 emplois vont être supprimés...Amandine Rancoule
C’est le dernier site encore en activité en France métropolitaine. Mais Saint-Louis Sucre, filiale française de l’allemand Südzucker prévoit de fermer sa raffinerie. «Avec la fin du règlement sucrier européen en 2017, nous nous recentrons sur le conditionnement, explique Bruno Denoulet, le directeur du site. La quantité de production ne sera plus limitée, donc elles vont augmenter. Le sucre de betterave est moins cher à produire que le sucre de canne, celui que nous faisons à Saint-Louis. Les perspectives sont donc mauvaises». Raffiner du sucre de canne coûte 150 euros de plus la tonne que le sucre de betterave. Et à l’annonce de l’échéance, les prix ont déjà chuté de 30 à 40%.
L’usine souhaite maintenir une activité de conditionnement du sucre de canne et développer le stockage de sucre de betterave.
80 emplois supprimés
Ces activités nécessitent une cinquantaine de personnes, contre 133 actuellement embauchées sur le site. Jeudi, un comité d’entreprise extraordinaire doit présenter le projet aux salariés. «80 personnes sont concernées par des départs en retraite ou en préretraite, par des mutations internes ou des départs volontaires, indique la direction. Il n’y aura pas de licenciement sec» Le syndicat Force Ouvrière a déjà prévu «de tout faire pour contribuer à sauvegarder l’emploi». «L’entreprise réalise des bénéfices et va percevoir 1,6 million d’euros au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi», souligne le deuxième syndicat de l’entreprise. Samedi, à l’appel du syndicat majoritaire CGT, une manifestation est prévue à 14 h sur le Vieux-Port pour demander la tenue d’une table ronde. «Il serait inenvisageable de voir disparaître la raffinerie, estime la CGT. Cette décision porterait également un coup dur à l’activité portuaire».