Marseille: Le petit-fils de Marcel Pagnol veut restaurer la trilogie marseillaise
SOCIETE•Nicolas Pagnol espère réunir 150.000 euros pour restaurer Marius, Fanny et César qu'il projettera en juillet sur la place Bargemon...Mickael Penverne
Nicolas Pagnol, le petit-fils de Marcel Pagnol, a lancé un appel au public, via le site Internet Ulule.com, pour l’aider à restaurer la célèbre trilogie marseillaise tournée dans les années 30: Marius, Fanny et César. «Le but est de scanner les négatifs d’origine en haute définition pour les restaurer image par image, détaille Nicolas Pagnol. Nous allons aussi restaurer le son d’origine. Nous transformerons ensuite tous ces fichiers numériques en négatifs de 35 mm».
Les négatifs, s’ils sont conservés dans de bonnes conditions, ont une durée de vie d’un ou deux siècles, explique-t-il. «Alors qu’un disque dur, on ne sait pas combien de temps il va durer ou s’il sera compatible plus tard». Grâce à ce travail, les spectateurs retrouveront bientôt «les films dans leur état d’origine, c’est-à-dire tels qu’ils ont été présentés dans les années 30, au format 1/20e».
Au festival de Cannes
La restauration a déjà démarré. Son coût total est estimé à 500.000 euros. La campagne sur Internet vise à recueillir 150.000 euros, le reste étant financé par la société CMF (Compagnie méditerranéenne des films) qui gère les 17 longs-métrages de Marcel Pagnol et présidée par son petit-fils, le Centre national du cinéma, Arte, la Cinémathèque française et le Fonds culturel franco-américain.
En échange de leur contribution, les internautes reçoivent une carte postale, un bout de pellicule, un DVD, des tirages photo ou des places de cinéma. Nicolas Pagnol, qui est en négociation avec un diffuseur (dont il ne veut pas citer le nom), espère diffuser ces trois films dans une trentaine de salles en France. Il est également «en discussion» avec le festival de Cannes pour les projeter pendant la sélection Cannes Classics en mai. Enfin, il s’est mis d’accord avec la mairie de Marseille pour présenter la trilogie sur la place Bargemon, à côté de l’Hôtel de ville, en juillet.
Un monde disparu
«Il était impensable de ne pas présenter la trilogie aux Marseillais, explique-t-il. C’est un témoignage sur le Marseille de l’époque. Le Marseille d’avant la destruction du Panier, avec son Vieux-Port, ses ruelles, son pont transbordeur, etc. Quand il a fait ses films, Marcel savait qu’un monde était en train de disparaître et qu’un autre allait apparaître. C’est cela, je crois, qu’il a fixé sur la pellicule».
>> La célèbre partie de cartes de «Marius»