EDUCATIONMarseille: Un mois après la rentrée, les activités périscolaires débutent enfin

Marseille: Un mois après la rentrée, les activités périscolaires débutent enfin

EDUCATIONDes activités périscolaires ont débuté dans 42 écoles, dont le groupe Pharo-Endoume...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Le ballon rebondit mollement contre le mur. Théo a 5 ans, une patience de maître et un caractère bien trempé. La tête dans les épaules, il tape dans une balle en mousse, court la chercher au pied du mur, revient en arrière, retape. Depuis cinq minutes déjà, son camarade lui crie en vain de faire des passes. «Je ne veux pas faire les activités, je veux rentrer chez moi et jouer au foot», siffle le petit entre ses dents, bras croisés hauts sur le torse.

Car depuis vendredi, un mois après la rentrée, les activités périscolaires ont commencé dans 42 établissements de Marseille.

«Activités inutiles et futiles»

Au groupe scolaire Pharo-Endoume (7e), des animateurs de l’Ifac ont été recrutés pour encadrer les 266 écoliers inscrits, sur les 390 du groupe scolaire. «Je suis affecté aux Trois Lucs (12e) mais on m’a demandé de venir ici aujourd’hui, raconte Majid, un animateur de l’Ifac. Je leur ai préparé un jeu "Incroyable Talent", on va voir s’ils aiment», explique-t-il avant de proposer aux enfants de faire «le plus beau rang du monde deux par deux» devant lui.

Dans une autre salle, les écoliers dessinent leur carte d’identité pour se faire connaître de l’animateur. Sous le préau, c’est atelier gym. «Je trouve les activités proposées inutiles et futiles. Si c’est pour enfiler des perles et faire du scoubidou, je préfère récupérer ma fille, raconte Laëtitia. On nous avait parlé de cours de langues étrangères ou de théâtre mais il n’en est rien.»

«Il nous manque des animateurs»

«Nous recrutons des animateurs avec un haut degré d’exigence, souligne Ronan Paturaux, chargé de développement à l’Ifac. Certains ont déjà leurs diplômes du Bafa par exemple. D’autres ont des compétences particulières: architectes, musiciens, photographes… On les fait monter en compétence petit à petit.»

Pour l’heure, l’Ifac a recruté seulement 350 animateurs pour les 125 écoles dont la structure a la charge le vendredi après-midi. «Il nous en manque la moitié», souligne Ronan Paturaux. «Le dispositif est en place, il nous manque seulement les animateurs, pense Danièle Casanova (UMP), l’adjointe au maire en charge de l’éducation. On s'attend à un fort turn-over car les salaires proposés sont petits.»

A la rentrée des vacances de la Toussaint, d’autres écoles proposeront des activités périscolaires, au fur et à mesure des embauches. «On ne sait pas précisément quand elles auront lieu, indique François, père de deux garçons scolarisés dans le 5e arrondissement. En attendant, je vais les chercher tous les vendredis midi parce que la garderie est en grève.»

Face à la colère des parents incrédules devant l'organisation marseillaise des rythmes scolaires, la municipalité a mis en place en septembre une garderie provisoire dans un quart des écoles. Mais les agents de la ville se sont depuis mis en grève, faute de contrat définissant leur niveau de responsabilité.