«Il y a de plus en plus de gens qui ont de vivariums chez eux, des araignées et des serpents»
INTERVIEW•Le bataillon de marins-pompiers de Marseille dispose d'une section spécialisée dans la capture des nouveaux animaux de compagnies...Amandine Rancoule
Le lieutenant de vaisseau Guillaume Daessle est responsable de la section sauvetage, déblaiement et cynotechnie au bataillon de marins-pompiers de Marseille. Il parle de son équipe à 20 Minutes.
Quelle est la spécificité de cette unité?
Les hommes travaillent dans le cadre de la section opérationnelle spécialisée qui englobe le sauvetage de déblaiement, de tremblement de terre, comme on l’a vu récemment à Paris. On a une section cynotechnie intégrée qui est composée de huit marins-pompiers. C’est une unité très restreinte mais disponible 24h/24. Le cœur de métier est d’être maître-chien. On intervient en milieu urbain et périurbain. On peut donner des coups de main à la section Grimp du bataillon s’il faut chercher quelqu’un qui est perdu dans les Calanques, ou à la police.
Quelle formation reçoivent ces hommes?
Ils sont tous formés pour faire du péril animalier, lié à ce que l’on appelle les NAC, les nouveaux animaux de compagnie, légaux ou illégaux: serpents, tortues, grenouilles, mygales, iguanes... Pour ça, ils ont des formations spécifiques au zoo de la Barben avec un formateur dont le métier est de connaître les animaux, leurs spécificités, de savoir comment les approcher et les reconnaître. Ils s’entraînent chaque jour, ou avec leur chien, ou pour se familiariser à la reconnaissance des serpents par exemple, pour savoir les différencier. Nous disposons d’un terrain de décombres et d’un terrain où on dresse les animaux pour qu’ils nous obéissent au doigt et à l’œil.
Quel est l'intérêt de travailler avec des chiens?
L’animal a la particularité d’avoir un odorat beaucoup plus puissant que celui de l’homme. Il repère plus facilement l’odeur corporelle des personnes ce qui nous permet de trouver une personne par l’odeur qu’elle laisse derrière elle. Pour des recherches sous des décombres, le chien localise la personne. Cela permet aussi, si l’endroit ne s’y prête pas car il est dangereux, d’envoyer le chien avant d’envoyer les humains. Les maîtres-chiens amènent aussi les chiens chez eux, ce qui fait que le chien à l’approche d’une victime et notamment d’un enfant ne va pas être agressif car il évolue tout le temps avec des êtres humains.
Combien faites-vous d'interventions à Marseille?
On en fait 180 par an environ. Sur les dernières années, on augmente de 10 à 15 interventions chaque année. Il y a de plus en plus de gens qui ont de vivariums chez eux, des araignées et des serpents, des tortues aussi. On recherche souvent des chiens, où des couleuvres de Montpellier dans les espaces verts. L’année dernière, on a fait un cheval, chemin de Palama (13e). Il était tombé entre une benne et un ponton. Nos interventions se déroulent plutôt dans des endroits proches d’habitations, et dès qu’il y a une menace. Une fois que l’on a capturé un animal, on le donne à la SPA.