Marseille: La rue de la République se cherche encore
URBANISME•Alors qu'elle fête ses 150 ans la semaine prochaine, ses immeubles haussmanniens rénovés ont encore du mal à attirer les commerces…Amandine Rancoule
Au pied des immeubles haussmanniens, elles font partie du décor. Dans la rue de la République (2e), qui souffle la semaine prochaine ses 150 bougies, des palissades annoncent depuis déjà quelques mois, l’arrivée prochaine de «nouveaux commerces», de «nouveaux lieux de vie».
«C’est plein de locaux vides, il n’y a pas une boucherie ou un primeur, que des grosses enseignes, estime une commerçante indépendante installée dans la partie centrale de l’artère. C’est vraiment dommage de rénover un quartier pour en faire une rue fantôme».
Faux, répond Alexandre Seddik, président de l’association République des commerçants et propriétaire d’un tabac vers la Joliette (2e). «Il y a encore des palissades mais j’ai bon espoir, pense-t-il. Quand j’ai installé mon commerce en 2007, c’était le désert autour de moi et aujourd’hui, les locaux sont pris».
Quarante nouvelles enseignes
Entre le Vieux-Port et Sadi-Carnot, sur le premier tronçon, plus de 40 nouvelles enseignes se sont installées. «Les façades d’immeubles ont été ravalées pour que les gens y habitent, viennent y travailler», souligne Bruno Keller, le président du directoire d’ANF Immmobilier, propriétaire d’une grande partie des immeubles de la première partie de la rue.
ANF Immobilier cède des logements
La société, qui a investi 500 millions d’euros à Marseille depuis dix ans est en passe de céder, probablement à Promologis, des logements dans la seconde partie de la rue où Atemi Méditerranée détient les immeubles. Cette dernière n’a pas répondu à nos demandes mercredi.
«Nous avons ensemble un engagement de concertation sur les commerces en rez-de-chaussée dans cette partie de la rue où il y a des besoins commerciaux», précise Bruno Keller.
«Atémi a eu des coupures»
«ANF a avancé de manière continue, Atémi a connu des coupures mais les commerces vont arriver petit à petit», estime, confiante, Solange Biaggi (UMP), l’adjointe au commerce. Sur cette partie on a du mal car il n’y a pas encore de logement: c’est le serpent qui se mord la queue. Mais quand on a commencé la rénovation, beaucoup de logements étaient vacants, d’autres squattés. A nous d’aider pour que les commerces viennent et restent».
La semaine prochaine, plusieurs animations sont proposées pour l’anniversaire de l’artère. Conférences, musique, expositions… vont rythmer la semaine. «Une bonne façon de faire découvrir le nouveau visage de cette rue», juge Alexandre Seddik.