Gaudin face à la colère des parents

Gaudin face à la colère des parents

rentrée La lente mise en place de la réforme des rythmes scolaires crée des tensions
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule


Il s'attendait à «une rentrée difficile». Il l'a eue. Le maire, Jean-Claude Gaudin (UMP), a été pris à parti mardi matin par des parents d'élèves dans la cour de l'école Amédé-Autran où il venait remettre des dictionnaires à des écoliers. Au moins jusqu'à la Toussaint, les parents devront venir chercher leurs enfants à 13 h 30 tous les vendredis faute de personnel pour encadrer les activités périscolaires de l'après-midi.



«Ne vous étranglez pas»



«C'est un vrai scandale, la moitié de nos salaires va partir pour faire garder nos enfants», s'écrie un parent au milieu du discours du maire. «Vous n'avez pas travaillé sur la réforme», enchaîne un autre. «Ce n'est pas vrai, s'insurge le maire, toujours à la tribune. On m'a refusé le moratoire et les propositions de soutien scolaire. On n'a pu consulter les écoles que début juillet.» «Vous avez eu deux ans pour le faire», lui répond un autre père. «Comment osez-vous être là ?», demande une mère. «Ne vous étranglez pas, suggère Jean-Claude Gaudin. Occupez-vous aussi de vos enfants», lui lance-t-il finalement. «C'est minable, souffle un père. Vous êtes un incompétent. Vous n'appliquez qu'une partie de la réforme. Vous voulez quoi ? Que l'on mette nos enfants dans le privé ?» Alors que d'autres discours reprennent à la tribune, un père se désole. «Il a raison, on va se démerder : RTT, nounou, grand parents… Mais ça ne devrait pas marcher comme ça.»

Les parents en colère manifestent ce mercredi après l'école devant l'hôtel de ville. Une vingtaine d'autres a déposé un référé devant le tribunal administratif pour obliger le maire à organiser une garderie provisoire le vendredi après-midi.

■ Préavis de grève

L'Unsa, syndicat minoritaire de la ville, a lancé un appel à la grève reconductible à partir de ce vendredi de 11 h 30 à 12 h 30, auprès des agents des écoles. «On demande aux agents de mettre les enfants dehors à 13 h 30 le vendredi après la cantine, raconte Josselyne Cozzolino, secrétaire générale Unsa des territoriaux. C'est remettre en doute leur professionnalisme.» Le personnel craint de devoir remplacer les animateurs le vendredi après-midi.