Et maintenant La Mède ?
économie La CGT s'inquiète des déclarations du PDG de TotalMickaël Penverne
Quel avenir pour les raffineries ? Dans un entretien à Ouest-France, le PDG de Total, Christophe de Margerie, a indiqué que le groupe allait réduire ses capacités en France. «On perd énormément d'argent, a-t-il déclaré. Les pertes sont mêmes supérieures à tous les gains. Cela veut dire qu'il y a encore des adaptations à faire sur les sites de Total. Nous devons continuer notre politique d'anticipation et de reconversion industrielle.»
750 millions de pertes
Même s'il a précisé qu'il ne comptait pas fermer de site, ses déclarations ont provoqué l'inquiétude des salariés de la raffinerie de La Mède, qui emploie 500 salariés et fait vivre environ 1 500 sous-traitants. «Il dit qu'il veut des transformations, mais lesquelles ?, s'interroge Julien Granato, de la CGT. Les exemples passés montrent que les transformations qui sont imposées se font au détriment de l'emploi.» En août, la CGT a déposé un «droit d'alerte» devant le comité central d'entreprise pour «obtenir des réponses». «On n'a aucune visibilité au-delà de 2015», explique Julien Granato.
Après la fermeture de LyondellBasell en 2013, il ne reste plus que trois raffineries autour de l'étang de Berre. Et seulement huit en France. Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), le raffinage a enregistré une perte de 750 millions d'euros l'année dernière et devrait connaître les mêmes difficultés en 2014. «Il y a deux raisons à cela, explique Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip. D'abord, on constate une baisse continue de la consommation depuis 2000 avec les économies d'énergie. Ensuite, la France subit la concurrence des raffineries américaines qui sont devenues très compétitives grâce au gaz de schiste.» Conclusion : «Le climat n'est pas très favorable».