«Travailler plus pour nettoyer plus»
PROPRETE•La communauté urbaine de Marseille veut en finir avec le «fini-parti»...Mickael Penverne
Le président de la communauté urbaine de Marseille, Guy Teissier, a présenté mardi son «contrat local de propreté» qui est censé faire de Marseille une ville propre. Ce contrat comporte deux volets. Le premier concerne l’organisation des services et, nerf de la guerre, les horaires de travail des agents territoriaux.
Aujourd’hui, les personnels peuvent rentrer chez eux sitôt la «tournée» bouclée. Pour la plupart des élus et des Marseillais, c’est ce système du «fini-parti» qui est responsable de la saleté des rues. En 2007, un rapport de la chambre régionale des comptes avait comptabilisé le temps de travail moyen des agents: 3h30! Guy Teissier promet de mettre fin à ces «dérives».
Une journée type de 7h30
A partir de septembre, les agents devront donc travailler 7h30 – à cette «journée type», il faudra cependant enlever la prise de poste (30 minutes), la pause (20 minutes) et la fin de vacation (20 minutes).
Cette augmentation du temps de travail doit permettre de réaliser au moins deux tournées en une journée. «L’objectif, c’est de travailler plus pour nettoyer plus», explique Monique Cordier, conseillère communautaire en charge de la propreté.
Du côté des usagers, l’accent sera mis sur la correction des «comportements». Les effectifs de la police de la propreté seront renforcés pour dissuader et verbaliser les contrevenants. La communauté urbaine se réserve même le droit de faire appel à la vidéosurveillance pour constater les infractions.
Une réforme à budget constant
Le contrat local de propreté entrera en application en septembre, dans les mairies du 1er, du 4e et du 5e secteur (où ont été élus en mars Dominique Tian, Jean-Claude Gaudin et Guy Teissier). Le dispositif sera étendu à l’ensemble de la ville d’ici janvier 2015. La réforme ne devrait rien coûter, selon Monique Cordier. «La feuille de route est à budget constant, indique-t-elle. Il y aura des embauches mais seulement pour remplacer les départs à la retraite.»
Reste une inconnue: la position de Force Ouvrière. Le syndicat, ultra-majoritaire chez les agents territoriaux, n’a pas encore réagi à l’annonce de ce plan. Son secrétaire général, Patrick Rué, reste injoignable. Début juillet, FO avait appelé à une grève de 24 heures pour protester contre ce projet. Dans certains secteurs, le mouvement avait duré plus longtemps que prévu, signe d’une radicalisation d’une partie de ses adhérents.
«Je n’ai pas peur de la grève, déclare pourtant Monique Cordier. Ce ne sera pas facile, c’est sûr, mais ce n’est pas un dispositif contre le personnel. Au contraire, c’est un contrat gagnant-gagnant.» Le texte doit passer vendredi devant le conseil communautaire.