TRANSPORTSSNCM: Les négociations se poursuivent

SNCM: Les négociations se poursuivent

TRANSPORTSLes bateaux de la compagnie marseillaise sont toujours bloqués...
20 Minutes (avec AFP)

20 Minutes (avec AFP)

Les représentants de l'intersyndicale de la SNCM et de Transdev, actionnaire majoritaire de la compagnie maritime, se sont retrouvés mardi autour de la table de négociations à Marseille, pour tenter de mettre fin à une grève entrée dans sa 3e semaine et source de tensions croissantes. La rencontre lundi en préfecture autour du médiateur désigné par l'Etat, Gilles Bélier, ne partait pas sous les meilleures auspices, eu égard à la réticence des syndicats, mais la longueur de cette première journée de discussion pouvait laisser présager mardi l'embryon d'une solution.

Toutefois, les négociateurs se sont quittés sur des «demandes claires» formulées par les syndicats aux actionnaires, soit l'État (25%), mais surtout Transdev (66%), expliquait mardi matin le délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul. Alors qu'elle réclamait à cor et à cri la mise en oeuvre du plan de la précédente direction, l'intersyndicale s'est dite prête, selon lui, à négocier un nouveau plan avec la nouvelle direction.

Une nouvelle offre de reprise?

«Nous proposons d'être partie prenante de la construction de l'avenir de la SNCM au cours des mois futurs, à un projet industriel qui pourrait être partagé par toutes les parties», confirme mardi matin la CGT des officiers dans un communiqué. Mais les représentants de salariés souhaitent, en échange, un «cadre sécurisé». En clair, pas de recours au tribunal de commerce, qu'ils interprètent comme la voie d'un démantèlement. Cette solution mise en avant par Transdev et qui a également, depuis ce week-end, les faveurs du gouvernement, permettrait selon ses défenseurs, outre d'apurer les comptes de la compagnie déficitaire, de lever l'hypothèque de lourdes condamnations européennes.

Ce «cadre sécurisé» doit aussi permettre la recherche de nouveaux partenaires, précise Pierre Maupoint de Vandeul, Transdev n'ayant jamais caché son intention de se désengager de la compagnie. Selon la publication spécialisée Le Marin, cette période pourrait être mise à profit par Christian Garin, ancien patron du port de Marseille et qui avait déjà porté un projet de reprise avec l'armateur norvégien Siem, pour faire une nouvelle offre. Les effets de la grève, qui a débuté le 24 juin, commencent à provoquer la grogne de part et d'autre dans la région marseillaise et en Corse.

Ultimatum des acteurs économiques corses

A Marseille, les acteurs économiques s'alarment des «conséquences graves et durables» de la grève, qui oblige les bateaux de croisière à se dérouter du port, par crainte de blocage. Environ 30.000 passagers de ferries et 37.000 croisiéristes ont évité de débarquer à Marseille, déplorent-ils. La Corse a connu plusieurs jours de tensions, durant lesquels les représentants du monde économique, qui s'estiment fortement pénalisés par la grève de la SNCM, mettent la pression sur les pouvoirs publics. Obligés de dérouter leurs camions par Toulon, les transporteurs notamment, pointent les surcoûts engendrés en carburant et heures supplémentaires pour les chauffeurs.

Les organisations socioprofessionnelles (organisations patronales, CCI, agriculteurs, transporteurs...) de l'île ont donc lancé lundi matin un ultimatum. Ils demandent aux pouvoirs publics de débloquer le Kallisté, bateau de la Méridionale - seule autre compagnie à opérer entre Marseille et la Corse -, bloqué à quai par les marins CGT de la SNCM, et la sécurisation d'un quai permettant à la compagnie de reprendre ses rotations.