Michel Portos dégaine son épais talent avec simplicité

Michel Portos dégaine son épais talent avec simplicité

cuisine Après Le Malthazar, le chef étoilé ouvre bientôt Le Poulpe
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Plongeur ou motard, mais certainement pas cuisinier. Encore moins chef étoilé. Michel Portos s'imaginait une autre carrière. Pourtant, à 50 ans, le Marseillais «ne regrette pas et regarde devant». Doublement étoilé, sacré chef de l'année 2012, son «ancien métier» ne le «faisait finalement plus rire». Alors il y a un an et demi, il revient dans sa ville ouvrir une brasserie, Le Malthazar. Fort de son succès, il investit fin juillet le Vieux-Port avec Le Poulpe, ouvert 7j/7 en continu. «Il y aura uniquement des produits locaux, vins compris, raconte Michel Portos. On va les chercher jusque dans le nord… à Avignon», sourit-il. Avec ce concept, il revient surtout à la simplicité. «J'ai fait une cuisine non accessible à tous, aujourd'hui je veux communiquer avec les gens, surtout ceux qui ont besoin que l'on s'occupe d'eux.» En mars, il concocte avec deux chefs un dîner de gala au profit des Restos du cœur. Et puis, l'expérience des Baumettes est «incroyable». L'année dernière, il cuisine pour 1 800 détenus et donne des cours à plusieurs d'entre eux. «Ils m'ont aussi fait à manger. Avec une poêle et une plaque électrique, ce qu'ils cuisinent est bluffant», raconte le chef. Ensemble, ils confectionnent une vingtaine de repas pour une série d'émissions internes à la prison. «Le matin, je rentrais un peu en apnée et le soir c'était comme si je quittais des potes.» Il y a quelques semaines, l'un d'eux est venu le voir marmites en mains. «Il avait fait un couscous pour 20 personnes», raconte Michel Portos, ému. Une façon de le remercier de prendre soin des personnes nées sous de moins bonnes étoiles.