L'inquiétude des usagers de la CAF est au rendez-vous

L'inquiétude des usagers de la CAF est au rendez-vous

SOCIÉTÉ Les points d'accueil sont fermés pour traiter l'afflux de dossiers
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule


Nassabia l'affirme : elle a besoin d'avoir un agent de la CAF «en face d'elle» pour répondre à ses questions. «Par exemple :»Est-ce que j'ai bien rempli ce papier ? Je n'ai pas bien compris telle ou telle chose...«Aujourd'hui, on n'a plus personne, l'humain disparaît.» Devant le siège de la CAF, chemin de Gibbes (14e), elle manifeste, avec une vingtaine d'autres allocataires, contre la fermeture des points d'accueil depuis le 27 mars. Face au retard enregistré dans le traitement de dossiers – plus de 110 000 en souffrance –, l'organisme met progressivement en place un nouvel accueil, sur rendez-vous seulement. «Nous avons un retard chronique depuis quatre ans, estime Jean-Pierre Soureillat, le directeur général. Il y a eu une perte de qualification après le départ à la retraite de techniciens conseils remplacés par des jeunes.»

Depuis 2012, la CAF a embauché une centaine d'agents. «Des contrats d'avenir ou des CDD alors qu'il faudrait des CDI formés, estime Martine, agent à la CAF depuis 30 ans. Les allocataires vont avoir un sérieux problème d'accès au droit et, avec la précarité de cette ville, les gens vont se perdre.» Sur les 400 000 allocataires des Bouches du Rhône, la moitié est marseillaise. «Plus de la moitié des revenus de 30 % d'entre eux provient de prestations de la CAF, indique Jean Chapellet, l'administrateur provisoire. Cette CAF est unique en France par les situations de précarité rencontrées». «Certaines personnes ne peuvent pas appeler le 0800 surtaxé ou même avoir accès au net pour prendre rendez-vous, explique Nicole, agent de la CAF. Pour eux, enlever l'accueil, c'est catastrophique.»