Abraham Poincheval va passer treize jours dans un ours naturalisé du Musée de la chasse et de la nature de à Paris. L'artiste, qui vit et travaille à Marseille, est un habitué des performances extrêmes. En 2012, l'artiste s'est déjà enfermé pendant sept jours dans un trou à sa taille creusé dans le sol de la librairie Histoire de l'œil.

Appréhendez-vous ces semaines ?

C'est la troisième fois que je fais ça, je commence un peu à connaître. Mais, pour la première fois, je serai allongé. C'est plus confortable mais je reste deux fois plus longtemps.

Comment vous êtes-vous préparé ?

La préparation est avant tout psychologique. Le mental fait que ça va tenir. Je travaille à la réalisation depuis deux mois, je sais ce qui m'attend.

Comment vous nourrissez-vous ?

J'ai demandé à un chef de me préparer des repas d'ours : des sous-bois, baies, champignons… Et des insectes aussi.

Et pour «évacuer» la nourriture ?

J'ai des sortes de toilettes. Et il y a un plancher technique qui permet d'évacuer tout ça.

Le public du musée peut vous parler ?

Oui. Comme il y a d'autres ours naturalisés dans le musée, il devra trouver celui dans lequel je suis.

Quel est le sens de cette performance ?

Je veux questionner le réel. Je pars d'une situation liée au monde du rêve et j'essaye de le réaliser dans le réel, voir ce que ça donne dans la vie.