« On travaille dans l'angoisse »
•sécurité Malgré la présentation d'un plan anti-violence dans les hôpitaux, le personnel reste inquietAmandine Rancoule
Sarah n'est pas totalement rassurée. Pour cette infirmière aux urgences, le plan de prévention de la violence présenté lundi matin aux représentants des salariés par la direction des hôpitaux de Marseille est «un premier pas tardif». «Il faut le mettre en place dès que possible, estime-t-elle. On ne peut plus travailler dans l'angoisse : c'est mauvais pour nous et pour les patients.»
«Des mesurettes»
Parmi les mesures phares : la création de sas de sécurité dans certaines chambres, la limitation des points d'entrée la nuit ou encore la présence d'un vigile 24 h/24 h. Les personnels, se déplaçant seul la nuit pourraient aussi être équipés d'appareils permettant d'appeler les services de sécurité. Une convention «hôpital-police-justice» est en place depuis 2006. Elle devrait être prochainement revue. Depuis quelques jours, des patrouilles de polices effectuent des rondes autour des services d'urgence. «Avant, il y avait une présence policière systématique et permanente dans les PC sécurité des hôpitaux, mais elle a été abandonnée», assure Audrey Jolibois, la secrétaire générale adjointe FO. Le syndicat majoritaire dénonce «des mesurettes» et menace «d'un droit de retrait à la prochaine agression». «On veut que notre personnel soit en sécurité, explique Marc Katramados, le secrétaire général. Mais on ne connaît ni le calendrier, ni le coût. L'APHM veut trouver des financements complémentaires, ça va prendre 3 ans? 5 ans ?», s'interroge-t-il. «Des discussions avec l'Agence régionale de santé sont en cours sur le financement», a précisé l'APHM dans un communiqué. Côté calendrier, des études de faisabilité devraient être lancées dès ce mois-ci.