Il crée la ville du Oaï of Life

Il crée la ville du Oaï of Life

culture Joan Ceccaldi participe à l'exposition collective Requiem for a Street présentée aux Puces
Mickaël Penverne

Mickaël Penverne


Il est l'inventeur du Marseille Oaï of Life. Il en a même déposé la marque. Joan Ceccaldi, 28 ans, est un graphiste qui met sa ville sens dessus dessous, qui aime à la représenter dans ce qu'elle a de plus originale et de plus exaspérant : le bordel permanent et assumé. Il présente ces dernières créations dans le cadre de l'exposition Requiem for a Street.



Mutations en béton



Joan Ceccaldi prend des photos «à la volée» : des bâtiments en construction, des panneaux de signalisation, des engins de chantiers, etc. Il les agglomère sur ordinateur pour créer un amas urbain anarchique où chaque élément se fait une place en jouant des coudes. Un peu comme de la mauvaise graine. «Le chaos et le désordre sont propres à cette ville, explique-t-il. C'est quelque chose qui me stimule et que j'essaye de mettre en valeur même si cela peut être pesant.» Ses tableaux sont aussi le reflet d'une cité qui se transforme à coups de pelleteuses, à marche forcée. Dans son atelier, avenue Roger-Salengro (3e), il est aux premières loges pour assister à ces mutations en béton. A deux rues de là, la poussée d'Euromed le fascine et l'inquiète. «La ville se transforme et je trouve ça bien, souffle-t-il. Mais cela m'attriste aussi de voir les pauvres se faire virer du centre-ville.» Marseille change de peau et se voit décerner le titre de capitale européenne de la culture. Joan Ceccaldi, comme beaucoup de ses collègues artistes, n'en a pas vu la couleur. «Je n'ai pas vraiment cherché à être exposé, admet-il. Pour l'instant, je n'ai pas eu le déclic pour Marseille 2013, mais je suis sûr pourtant qu'il en restera quelque chose de positif. J'ai vu, par exemple, qu'il y avait de plus en plus de galeries d'art en ville.»

■ «Ecrire une autre page de l'art urbain»

Jusqu'au 26 août, la halle des Antiquaires des Puces des Arnavaux abrite l'exposition Requiem for a Street, consacré à l'art urbain (graffiti, photo, design, etc.). Une trentaine d'artistes sont invités, parmi lesquels Joan Ceccaldi, Frédéric Clavère ou encore Deuz. «Ils ont répondu à cette invitation avec une seule intention : celle d'écrire une autre page de l'art urbain en lettres capitales», écrit la galerie Saint-Laurent qui organise l'événement.