Dans un hangar du Canet (14e), des contrefaçons de grandes marques sont étalées sur une grande bâche en plastique bleu. Valises façon Burberry, fausses montres Rolex, jeans imitation Levi's : plus de 36 000 contrefaçons saisies au cours de ces derniers mois à Marseille ont été détruites par les douanes mardi matin, à l'occasion de la journée nationale de destruction des contrefaçons. D'abord broyées par un rouleau compresseur, elles sont ensuite incinérées. «La marchandise saisie est systématiquement détruite», précise Bruno Ligiot, le directeur des douanes à Marseille. «Aujourd'hui, le consommateur se retrouve à acheter un faux sac Chanel seulement à 20 % en dessous de son vrai prix, explique Jean-Louis Moret, le directeur interrégional des douanes Méditerranée. Il croit faire une super affaire mais se fait doublement avoir», ajoute-t-il, déchirant un sac rouge laqué. En 2011-2012, 900 000 contrefaçons ont été saisies dans la région. «C'est environ un quart des saisies nationales», indique Jean-Louis Moret. Selon lui, la proximité avec la frontière italienne favorise le trafic. Le port de Fos offre aussi une entrée aux produits contrefaits d'Asie et les bassins Est à ceux du Magreb. Le 15 mai, la douane a saisi à la sortie du port 20 000 paquets de gâteaux fabriqués par une société tunisienne. «La moitié du chargement a été reconnue comme contrefaisant la marque BN en raison d'un visage sur le biscuit», explique Patrice Vernet, le directeur régional des douanes. Des analyses sont en cours pour déterminer la possible dangerosité du produit.