Le cosplay, un véritable art de vivre
loisirs Ce week-end, au parc Chanot, la Japan expo sud va attirer les fans de la culture mangaamandine rancoule
Personne n'a jamais vu ses vrais cheveux. «Sauf ma famille», assure Natsuki. A 20 ans, perruque blonde jusqu'à la taille, la jeune fille est une «cosplayeuse» : elle joue dans la vie le rôle d'un personnage de manga. «J'incarne Natsuki du matin au soir. C'est mon pseudo. Ca veut dire 7e arbre de l'année, le mois de ma naissance, détaille-t-elle. Natsuki change tous les jours d'apparence, avec des cheveux vert, bleu etc. Et moi, j'aime changer, c'est mon caractère». Dans sa boutique éponyme de la rue du Dr Escat (6e), dédiée au Cosplay et à la mode «lolita», la jeune propriétaire se confectionne une tenue pour la Japan Expo ce week-end*. «Je suis très en retard», précise-t-elle, accoudée au comptoir. Derrière elle, un manga défile sur un écran plasma. «Ce n'est pas un vrai. Les vrais sont en japonais», note-t-elle, au passage. «Je cours partout pour chercher le tissu et les fournitures de la tenue, raconte sa mère. Enfant, je la déguisais déjà. J'étais dans la coiffure et l'esthétique.» Ceci pourrait expliquer cela. «Il faut la laisser vivre sa passion, estime aussi sa grand-mère. J'ai tenu pendant 40 ans une boutique de prêt à porter classique, alors là, ça me change», sourit-elle au milieu des apparats de Dragon Ball Z, des perruques multicolores et des robes «lolita». «Le style» lolita«, ce sont des robes de petites filles », explique Natsuki, en se recollant un pansement «Hello Ketty» sur la clavicule. « Mais sous lesquelles se mettent des jupons». Démonstration inopinée avec deux copines, passées «faire coucou». Béret rose bonbon, perruque blonde, frange droite sur les sourcils, robe rose et chemisier blanc, chaussures compensées... Le tout représente trois heures de préparation, maquillage compris. «Je vais au lycée comme ça, assure Hina, 16 ans. Mes parents me laissent faire et ça amuse les profs.» A ses côtés, Miyuki, «parce c'est un beau prénom», en est à ses premiers pas. Rien pourtant dans son apparat, soigné et professionnel, ne le laisse présager. «C'est une copine du lycée, je l'aide et je l'initie», précise Hina. Portées par leur passion naissante ou affirmée, elles iront, apprêtées, à Chanot. Pour l'occasion, «maman aussi se déguisera». Mais pour l'heure, le repas américain refroidit. Entre l'effort, le réconfort.