Des experts pour les salles de shoot

Des experts pour les salles de shoot

santé Un comité marseillais rend son rapport
mickaël penverne

mickaël penverne

Oui aux salles de shoot. Un comité d'experts marseillais, réunissant des médecins, des chercheurs et des représentants d'associations, a rendu mardi un rapport sur les centres de consommation de drogues. Il préconise leur ouverture, à titre expérimental, dans trois zones : la gare Saint-Charles, Sainte-Marguerite et les quartiers Nord.

« 30% des usagers

sollicitent des soins »
« Ces salles peuvent être un outil de réduction des risques, notamment de l'hépatite C qui est un véritable fléau, argumente Patrick Padovani, adjoint au maire de Marseille délégué à la toxicomanie et membre du comité d'experts. Elles peuvent également permettre de rétablir un lien social avec les consommateurs qui sont de plus en plus précaires ». Ils seraient environ 5 000 à Marseille à sniffer de la cocaïne ou à consommer des dérivés d'amphétamines comme la Ritaline, du Subutex ou plus rarement de l'héroïne. Beaucoup d'entre eux étant SDF, ils se défoncent dans la rue, entre deux voitures ou sous le porche d'un immeuble. Un calvaire pour les toxicomanes qui se sentent en insécurité, mais aussi pour les riverains qui voient les seringues se multiplier sur les trottoirs. « Dans ces salles de consommation, on ne leur fournirait pas les produits, précise le docteur Marie-Laure de Séverac, de l'association SOS. Mais au moins, ils pourraient les prendre sous contrôle médical. » Selon Patrick Padovani, il existe environ 90 salles de shoot dans le monde : au Canada, en Australie, en Espagne... « Aucune n'a provoqué d'appel d'air. Mieux, à Vancouver [Canada], 30 % des usagers sollicitent des soins. C'est la preuve que ces centres n'encouragent pas la consommation ». Si le gouvernement donne son feu vert, assure-t-il, ces salles peuvent ouvrir en trois mois.