«Tout le monde le critique et pourtant chaque année, c'est l'effervescence ». Arlette, gérante du restaurant Chez Hugon (2e) ne tarit pas d'éloges sur le beaujolais. Bouchon dont la réputation n'est plus à faire, l'établissement est paré aux couleurs du vin nouveau. Mais pas question de boire de la « piquette ». La patronne met à la carte des vins Villages ou parfois des crus et se fournit chez les mêmes vignerons depuis 27 ans. « Cette année, j'ai commandé 110 litres. Sur le week-end, on en écoule facilement les trois quarts ».

Quatre fois plus de bouteilles
Ici, le client n'a d'ailleurs pas le choix, le beaujolais y est imposé durant trois jours, et le patron n'hésite pas à lancer à ceux qui n'auraient pas compris « Un côtes-du-rhône ? Ah non c'est interdit ! » Laurence, co-gérante du Cosy Corner, dans le Vieux-Lyon, fait aussi le pari « de réconcilier les gens avec le beaujolais ». La jeune femme a opté pour un « vin naturel, sans soufre ni levure ; un vin sauvage avec un goût à l'ancienne ». Une cuvée spéciale anti-Sarkozy, dont l'étiquette a été confiée à Luz, dessinateur de Charlie Hebdo. Le comptoir s'est fait spécialement livrer dix cartons, soit le quart de sa commande mensuelle. « Finalement je ne sais pas si 60 bouteilles, ça va suffire, note Laurence. Sur une soirée comme celle-là, on prévoit quatre fois plus que d'habitude ». Au « De là et de là », les deux sœurs à la tête du restaurant, ont prévu une soirée spéciale pour « faire plaisir aux amis car ils nous le demandaient ». Astrid espère écouler un maximum de bouteilles. « Après le week-end, c'est fini. Les gens n'en boivent plus. » Sur les hauteurs de Saint-Just, Georges gérant d'un petit restau-bistro de quartier n'organisera aucun événement autour du beaujolais. « Je n'ai pas eu de demande particulière de la clientèle. Ma carte des vins est limitée et puis ça demande beaucoup d'organisation ». Les Lyonnais ne devraient pas manquer de vin ce soir. 40 000 bouteilles ont été produites cette année.