Pour une facture d'eau moins salée
Consommation Un collectif d'associations demande une réforme de la gestion de l'eauCaroline Girardon
«On veut que le prix de l'eau baisse car il est scandaleusement trop élevé. » Le mot est lâché. Pour Jean-Michel Drevon, président du collectif des Etats généraux du service public, il est grand temps d'agir. Le contrat pour la distribution de l'eau dans le Grand Lyon passé entre la communauté urbaine, Véolia et la SDEI se terminera en 2015.Mais les associations ont décidé d'intervenir dès à présent en commençant à militer auprès des élus et en informant les habitants. « Veolia et la SDEI se goinfrent depuis 30 ans, argumente Jean-Michel Drevon. Je ne vois aucune raison à ce que la gestion de l'eau soit confiée à des entreprises privées. » Les associations demandent donc un retour en régie publique qui permettrait au Grand Lyon de gérer lui-même la distribution de l'eau comme le font déjà Paris, Grenoble et Besançon.
Lyon, 3e ville la plus chère
Le Collectif réclame également la suppression des abonnements. « Avec un prix moyen de 2,75 € le mètre cube, nous sommes aujourd'hui la troisième ville la plus chère de France. Et la première, si on se réfère uniquement à l'abonnement de 66 € par an », déplore Jean-Michel Drevon. Selon les associations la suppression de l'abonnement permettrait aux habitants de faire des économies significatives. « Pour une famille qui consomme 40 m3 par an, cela représenterait entre 60 et 70 € de moins à la fin de l'année », précise Jean-Louis Linossier, président de l'ACER, association des consommateurs d'eau du Rhône.
Le parti socialiste, majoritaire au sein de la Communauté urbaine, s'associe à la démarche du collectif même s'il n'approuve pas toutes les revendications. « Il faut savoir que le PS en 1986 avait voté contre la privatisation de l'eau, précise Jeff Ariagno, élu de Vénissieux. Il y a une réflexion à avoir. La question de la gestion de l'eau ne peut-être débattue dans un coin. Il faut que le plus grand nombre soit associé. » En attendant le collectif a prévu de faire signer dès le début de l'année 2012 10 000 cartes postales distribuées dans les rues, et d'organiser un débat public.