Asphyxie chez les médecins

Asphyxie chez les médecins

santé Trouver un généraliste référent devient difficile dans le Grand Lyon
carole bianchi

carole bianchi

A 88 ans, Thérèse, qui souffre de lourdes pathologies, n'a plus de médecin traitant. Cette patiente n'habite pas à la campagne, mais bien à Lyon, dans le quartier de Perrache (2e). Entre les cabinets surbookés et les médecins qui n'ont plus le temps de se déplacer à domicile, sa famille a abandonné les recherches il y a trois ans. « Quand il y a un problème, on appelle SOS Médecins, témoigne Oriane, l'une de ses filles. Et tous les six mois, ma mère consulte un gériatre pour les prescriptions de médicaments. »

« A l'hôpital, c'est plus rassurant »
Selon le syndicat MG69, qui appelle à faire grève demain pour réclamer « un plan d'investissement d'un milliard afin de revaloriser leur spécialité », des quartiers comme Gerland (7e), Etats-Unis (8e) ou encore Charlemagne (2e) n'ont plus assez de généralistes pour répondre à la croissance démographique. Dans l'agglo, le constat est le même, comme à Givors où il ne reste plus que 17 médecins contre 25 il y a sept ans. « Désormais, quand on emménage sur Lyon, c'est le parcours du combattant pour trouver un médecin traitant, souligne le docteur Vincent Rebeille Borgella, installé avec trois autres médecins dans le 8e. Nous avons une liste ouverte pour les urgences, mais vu notre charge de travail, nous ne pouvons pas nous engager sur la durée pour les nouveaux patients. »
Et faute de foncier disponible, les médecins peinent à se regrouper en pôle de santé. Alors même en ville, les jeunes diplômés hésitent à s'installer. Les pathologies sont de plus en plus lourdes à traiter avec les personnes âgées et la rémunération horaire est 30 à 50 % inférieure aux autres spécialités. « Travailler à l'hôpital, c'est plus rassurant qu'être seuls face à ses patients, explique Stéphanie Martinho, étudiante en 5e année de médecine à Lyon-Est pourtant ravie d'un stage tout juste achevé chez un généraliste.

grève

Dans le cadre d'une journée nationale d'action, les médecins du Rhône sont appelés à fermer leurs cabinets demain et à se rassembler devant le siège de la Sécu à Villeurbanne à 12 h 30 pour assister « à la mise à mort de la médecine générale ».