La Duchère attire les jeunes propriétaires
URBANISME•La démolition de la barre 220, ce mercredi midi, participe à la rénovation urbaine du quartier lyonnais...Carole Bianchi / Photos: Laurent Cerino
Attirés par les prix très attractifs des nouveaux appartements, Nicolas et Emmanuelle avaient fait le pari d'investir à la Duchère (9e) en 2007. Ils faisaient partie des premiers propriétaires à emménager dans le cadre du Grand projet de ville (GPV) qui vise à revaloriser le quartier sensible en démolissant plusieurs barres, dont la 220 ce mercredi midi.
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20 Minutes avait rencontré ce couple lors de son emménagement. Les extérieurs étaient à peine achevés. Trois ans après, le jardin est impeccable et joliment fleuri. Nicolas et Emmanuelle affirment «se sentir bien» dans leur quartier, malgré des débuts un peu difficiles.
A proximité des autoroutes
«Pour notre premier 14 juillet, nous mangions sur la terrasse. On nous lançait des feux d'artifices en plein visage. Nous avons été obligés d'appeler la police», raconte Emmanuelle. Une partie de leur immeuble a également été cambriolée, leur appartement compris. «Cela aurait très bien pu nous arriver dans un autre quartier», relativise la jeune femme de 30 ans. Le couple apprécie le marché, la proximité des autoroutes et la desserte des transports en commun.
Deux avantages relevés par Jean-Sébastien Flamar, 29 ans, qui doit emménager en décembre dans un appartement neuf de l'Opac du Rhône acheté, un 57 m2 pour 134.000 euros. «En dix ans, j'ai vu Vaise changer. Je pense que la Duchère va évoluer de la même façon à long terme. Le risque sera payant.»
Quinze ans de changements pour un projet urbain
Bruno Couturier, directeur du GPV, confirme. «Un projet urbain, c'est quinze ans. Nous sommes à mi-parcours.» Aujourd'hui, le plateau ressemble encore à un vaste chantier où les trentenaires investissent en masse. «Sur les 309 appartements mis en vente jusqu'alors, 44% des acheteurs ont moins de 35 ans, poursuit le responsable. Les prix intéressants ne sont pas le seul motif. Les équipements collectifs séduisent.» La Confédération syndicale des familles, elle, regrette dans un contexte de pénurie de logements sociaux que «seuls 350 appartements de ce type soient reconstruits dans le quartier sur les 1.730 détruits.»
Au centre commercial du plateau, Larbi et Karim, 24 ans, ont le sentiment que «peu d'habitants de la barre 220 ont pu acheter un appartement neuf. «Qui peut se permettre d'investir 180.000 euros ici? On n'a pas le même mode de vie que les nouveaux venus. On se croise, c'est tout.» Bruno Couturier acquiesce. «Les anciens et les nouveaux ne se connaissent pas encore. Mais la mixité fonctionne déjà dans les nouveaux immeubles.»