AGRICULTUREIntrawest, une vache tarentaise élevée à la mamelle du succès

Lyon: Intrawest, vache tarentaise qui descend de la montagne pour une médaille au Salon de l'agriculture

AGRICULTURELa vache du Gaec du Vesoyen en Savoie est en lice mercredi au concours général du Salon de l’agriculture…
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

Intrawest se prépare depuis l’automne pour briller le jour J au milieu de ses congénères. Elle se promène, soigne son alimentation, et a même appris à marcher la tête haute pour séduire le jury. Cette vache tarentaise est la petite protégée des éleveurs du Gaec du Versoyen, en Savoie, qui ont décidé de présenter leur belle bête, mercredi prochain, au concours général du salon de l’agriculture de Paris.

Fille de la meilleure mamelle 2011

Et à en croire Philippe Arpin, cette coquette ruminante de 510 kilos, a ses chances de l’emporter. « Après, c’est comme les coureurs. Un jour, la vache va être au top et le lendemain, elle sera moins bien sans que l’on sache pourquoi », explique cet éleveur de 56 ans, dont la ferme, reprise de père en fils depuis plusieurs générations sur la petite commune de Séez, compte 130 vaches laitières. Pour tenter sa chance sur les podiums de la capitale, Intrawest n’a pas été choisie au hasard. « C’est une belle vache de couleur marron clair qui a de bonnes mamelles », ajoute l’éleveur. Un don de la nature que la tarine a hérité de sa mère, élue meilleure mamelle à Paris lors du concours de 2011.

Pour les éleveurs, dont le lait est vendu à la coopérative laitière de la Tarentaise et utilisé pour faire du Beaufort, un fromage à pâte pressée cuite, le salon de l’agriculture est presque un passage obligé. « Cela fait toujours plaisir de revenir de la capitale avec un premier prix. On a beau participer à d’autres concours nationaux, Paris, c’est Paris, cela reste le summum », ajoute Philippe. L’obtention d’un prix est purement symbolique et permet aux élevages primés de gagner en notoriété, mais les retombées économiques d’un passage à Paris sont faibles. « Les prix ne s’accompagnent jamais de récompense financière. C’est plutôt un coût pour nous d’aller quelques jours au salon », confie le quinquagénaire.

Un déplacement que peut se permettre le Gaec du Versoyen, plutôt privilégié vu le contexte agricole englué dans la morosité. « Ce qui nous sauve, c’est d’être tout près des stations de ski. Nous avons presque tous une double activité par ici, à la montagne et dans nos élevages, ce qui nous permet de nous en sortir. Et puis l’activité touristique nous assure une bonne consommation de Beaufort. Nous nous en sortons bien par rapport aux agriculteurs perdus au fin fond des campagnes », reconnaît Philippe, dont le fils a prévu de reprendre l’activité le moment venu. Preuve, s’il en fallait, que la vie agricole peut, au-delà des podiums parisiens, encore faire rêver les jeunes générations.