OL-Séville: «Manque d’engagement» et de folie… Et si Lyon était passé à côté de son match de l’année?
FOOTBALL•« On a maîtrisé notre sujet de A à Z », assure pourtant le gardien lyonnais Anthony Lopes après l’élimination en Ligue des champions…Jérémy Laugier
Il y avait deux catégories de joueurs à l’OL, après l’élimination en Ligue des champions face à Séville mercredi (0-0). Ceux comme Alexandre Lacazette et Nabil Fekir, qui sont passés devant la presse, le regard noir et sans s’arrêter, ou en lâchant un simple « C’est un énorme regret » comme Corentin Tolisso. Et puis il y en a d’autres, qui n’ont retenu que le positif dans cette déception européenne. Voici le podium des réactions les plus décalées (ou étranges) de la soirée.
« « On a fait tout ce qu’il fallait pour gagner mais on n’a pas eu d’efficacité devant le but. » (Sergi Darder) « On a le sentiment d’avoir fait le maximum. Il nous a manqué un brin de réussite. Les montants ont été contre nous ce soir. C’est frustrant. » (Maxime Gonalons) « Je pense qu’on a maîtrisé notre sujet de A à Z mais on a eu un manque de réussite. Nous sommes très satisfaits de notre match. » (Anthony Lopes) »
Samir Nasri : « Je m’attendais à un peu plus d’engagement de leur part »
A bien y réfléchir, on en est arrivé à se dire que l’OL était même passé à côté de l’événement, au-delà du score qui n’a évidemment rien d’infamant. En fait, c’est Samir Nasri qui nous a vraiment mis la puce à l’oreille après la rencontre. Avec son habituel franc-parler, le milieu de terrain sévillan a (un peu) balancé sur la détermination lyonnaise. « Je m’attendais quand même à un peu plus d’engagement de leur part et à davantage de pression », a confié l’ancien joueur de Manchester City.
Maxime Gonalons, et à un degré moindre Mathieu Valbuena mis à part, il est vrai qu’aucun joueur n’a su se hisser durant 90 minutes à la hauteur d’un match couperet sur la scène européenne. Darder, Tolisso, Ghezzal et Lacazette ont tous déçu, à la fois par un manque de hargne, de maturité et de folie. Malgré 58 % de possession de balle et surtout 24 tirs à 2, l’OL n’est parvenu à emballer la partie qu’à de rares moments en première période, notamment ponctués par les tentatives sur la transversale de Tolisso (24e) et Valbuena (37e).
Les supporters n’oublieront jamais l’élimination contre Bologne, mais celle-ci…
C’est bien entendu trop peu pour vraiment pousser dans ses retranchements une formation qui en a vu d’autres, au gré de ses trois conquêtes de rang en Ligue Europa. « On a envoyé du lourd quand il le fallait. Et puis c’est sûr qu’on a senti une différence de maturité », poursuit le défenseur du FC Séville Adil Rami. A défaut d’être les plus expérimentés, les joueurs de Bruno Genesio auraient pu davantage se lâcher et imposer un rythme de folie. Car les innombrables passes en retrait en direction d’Anthony Lopes n’ont pas aidé à faire chavirer le Parc OL.
« Si on avait marqué ce premier but avant le repos, ça aurait changé la donne… peut-être », ose le défenseur lyonnais Mouctar Diakhaby. Tout se joue dans ce « peut-être » pour un OL limité en talents et en certitudes pour le plus haut niveau. La deuxième mi-temps face à Séville ne restera à coup sûr pas dans la mémoire collective des supporters lyonnais. Ceux-ci gardent par contre toujours une place de choix pour un quart de finale de Coupe UEFA guère clinquant sur le papier contre Bologne (0-3 ; 2-0), en mars 1999, et conclu… par une élimination.