INTERVIEWMouctar Diakhaby reconnaît qu’il n’était «pas assez sérieux» à l'OL

OL: Mouctar Diakhaby reconnaît qu’il n’était «pas assez sérieux» avant cette saison

INTERVIEWAvant de défier Lille vendredi (20h45), le défenseur lyonnais de 19 ans est longuement revenu pour « 20 Minutes » sur ses changements décisifs au niveau de son hygiène de vie depuis cet été…
Propos recueillis par Jérémy Laugier

Propos recueillis par Jérémy Laugier

Pas grand monde n’avait vu venir (19 ans). Malgré le départ de Samuel Umtiti, cet athlétique défenseur (1,92 m) semblait promis à une nouvelle saison d’apprentissage en CFA, en tant que 5e défenseur central de l’OL derrière Nkoulou, Yanga-Mbiwa, et Morel. Avant d’enchaîner une 6e titularisation consécutive vendredi (20h45) à Lille, il s’est longuement confié à 20 Minutes. Avec une grande franchise, il reconnaît surtout avoir bouleversé son hygiène de vie cet été.

Quels souvenirs gardez-vous de votre vie d’avant dans le football, au sein du petit club amateur de Vertou (à 12 km de Nantes) ?

Dès la catégorie poussins, on prenait tous le car avec mes amis depuis Nantes pour aller aux entraînements. Ça nous permettait de respirer, de sortir de notre quartier de Malakoff. Ce sont des moments qui nous ont beaucoup liés et que je n’oublierai jamais. Cette semaine, j’ai même reçu un message d’un copain me montrant la pelouse de sur laquelle on jouait à l’époque. Il me faisait remarquer que j’étais alors bien loin des stades de Ligue des champions. Malheureusement, tout le monde n’a pas eu ma chance.

Il y a moins de quatre ans, vous étiez surclassé en U19 nationaux à Vertou. Aviez-vous alors tiré un trait sur le monde professionnel ?

Non, je n’avais qu’un seul objectif : rejoindre un centre de formation. Dans tous les cas, je savais que j’allais intégrer une équipe professionnelle, même si ça allait être plus tard que pour beaucoup d’autres.

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A l’image de Nabil Fekir, considérez-vous que ce parcours assez compliqué en jeunes est devenu une force ?

Oui, c’est comme si j’avais une deuxième chance. J’ai loupé des années de formation. On m’a souvent dit qu’un coach comme m’aurait fait beaucoup de bien. Mais j’ai su amener mes propres qualités et travailler dessus à Lyon (depuis 2013).

Concernant vos précédentes saisons à l’OL, vos entraîneurs pointaient un manque de sérieux sur « la préparation invisible »…

C’est assez bizarre. J’avais une grande détermination pour réussir mais je ne m’appuyais pas sur certaines choses importantes, ce qui m’a ralenti.

A quoi pensez-vous notamment ?

A mon hygiène de vie, surtout à l’alimentation et le sommeil. Et les retards aussi, puisque même cette année, je suis souvent arrivé en retard aux entraînements.

Vous êtes un gros dormeur ?

Non, même pas (sourire). Mais je me couchais super tard, en jouant à la console ou en étant au téléphone jusqu’à plus de 2 heures du matin. Même si j’avais un match important le lendemain, j’allais me coucher tard.

Quel était le problème au niveau de l’alimentation ?

Cela a surtout commencé quand j’ai quitté le centre et que j’ai eu mon propre appartement. Je mangeais à n’importe quelle heure, et beaucoup de nourriture de fast-food. J’ai changé ça cet été. Le docteur du club m’a imposé un programme diététique.

Cette hygiène de vie vous a-t-elle même causé des blessures ?

Pas forcément. Mais quand j’avais mal à la cheville, je ne voulais pas aller en soins et ça traînait longtemps. Je n’étais pas assez sérieux sur des détails comme ça.

Auriez-vous eu votre chance en Ligue 1 cette saison si vous n’aviez pas corrigé le tir à ce niveau ?

Si je n’avais pas fait tous ces efforts, je pense que ça aurait coincé. Là, j’ai moins de matières grasses qu’avant. Je m’alimente mieux et je dors mieux. Je sens que je suis plus performant sur le terrain. Mon corps n’est pas encore totalement développé donc j’ai dû me muscler et me gainer durant la préparation physique cet été, ce qui m’a fait beaucoup de bien.

Dans cette « préparation invisible », est-il aussi important de regarder des matchs de haut niveau à la télévision ?

Je n’aime pas être trop bloqué sur le foot donc j’évite en général de regarder des matchs. Par contre, j’essaie de regarder la vidéo de ma prestation en intégralité dès que je rentre chez moi. Sinon, j’aime bien mais je n’observe pas particulièrement les défenseurs.

Avec vos 6 matchs disputés depuis 2 mois, votre statut a dû changer au sein du groupe professionnel…

Non, pas forcément. Je pense qu’on me regarde toujours un peu comme le petit jeune.

Comment vivez-vous le fait de passer actuellement devant les expérimentés Yanga-Mbiwa et Nkoulou dans la hiérarchie des défenseurs centraux ?

Je ne pense pas à ça. J’avais l’objectif de disputer une dizaine de matchs cette saison. Ce sont de grands garçons. Ils n’ont pas du tout changé par rapport à moi, même si j’ai joué les derniers matchs et pas eux.

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En vous retrouvant sur la pelouse du Juventus Stadium, n’avez-vous pas un peu eu le sentiment que ça allait trop vite dans votre jeune carrière ?

Non, si le coach me titularise , c’est qu’il pense que ça ne va pas trop vite pour moi. Ça peut paraître fou mais je n’ai pas ressenti de pression particulière pour ce match-là. Par contre à l’aller (0-1), je ne m’attendais pas du tout à être dans le groupe, trois jours après avoir joué en CFA. Je m’étais dit : « Qu’est-ce qu’il se passe ? » (sourire).

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Finalement, le plus dur à gérer, ça a peut-être été de retourner en CFA pendant plus d’un mois après vos bons débuts contre Bordeaux (1-3 le 10 septembre) ?

Oui, mais le plus important, c’est que dans ce match, j’ai vu que j’avais fait de bonnes choses. Ça m’a soulagé dans le sens où je me suis dit que j’avais le niveau. Je pensais que la Ligue 1 était encore plus dure que ça et en fait, le niveau n’est pas si exceptionnel. Je me suis dit qu’il ne me restait plus qu’à être régulier.