JUSTICEAffaire Fiorèse: La justice se penche sur cette rocambolesque affaire de rapt avorté

Affaire Fiorèse: La justice se penche sur cette rocambolesque affaire de rapt avorté

JUSTICEL’ancien coéquipier de Fabrice Fiorèse et ex-joueur de l’OL Ghislain Anselmini, soupçonné d’être le commanditaire de l’opération, sera jugé devant les Assises…
Elisa Frisullo

E.F. avec AFP

Une trahison entre anciens footballeurs, impliquant des voyous lyonnais, et un dessous-de-table de dizaines de milliers d’euros. Le procès de l’enlèvement avorté de Fabrice Fiorèse, ancien joueur de l’OM et du PSG aujourd’hui âgé de 40 ans, s’ouvre ce lundi après-midi devant la cour d’assises de la Savoie, à Chambéry.

Sur le banc des accusés, l’ancien joueur de l’Olympique Lyonnais, ancien coéquipier et ami de longue date de Fiorèse, Ghislain Anselmini, sera jugé aux côtés de quatre autres hommes pour « complicité de vol avec armes et participation à une association de malfaiteurs ».

« J’ai pensé mourir »

L’affaire remonte au 28 septembre 2012 à Salins-les-Thermes, lieu de villégiature de l’ancien joueur de football, natif de Chambéry. Ce jour-là, Fabrice Fiorèse, formé à l’OL, y est violemment agressé par trois hommes encagoulés, armés d’un fusil à pompe et d’un couteau de cuisine, alors qu’il rentre chez lui en fin d’après-midi avec son épouse.

Les trois agresseurs, qui lui réclament de l’argent, le frappent, menacent de lui tirer dessus avec le fusil qui s’enraye et lui arrachent des cheveux. « J’ai pensé mourir », racontera plus tard le sportif à France Football.

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Les malfaiteurs entrent alors chez lui, dérobent un sac rempli d’argent liquide puis le forcent à monter dans son propre Range Rover. Fabrice Fiorèse profite finalement d’un moment d’inattention lors d’un embouteillage pour échapper à ses ravisseurs en brisant une vitre et en sautant du véhicule. Pris au dépourvu, les ravisseurs abandonnent la voiture après avoir tenté d’y mettre le feu, puis s’enfuient à bord d’une voiture volée.

Attaqué pour un dessous-de-table?

Dans un autre véhicule qu’ils ont utilisé précédemment, les enquêteurs découvrent de nombreux indices permettant d’orienter leurs investigations, dont de l’ADN sur un paquet de biscuits imprudemment abandonné. Grâce à des images de vidéosurveillance, à des écoutes téléphoniques et des sonorisations de parloirs en prison, les policiers parviennent ainsi, au fil des semaines, à identifier les principaux membres du gang et leurs complices.

Selon leurs déclarations, les ravisseurs auraient été renseignés sur la présence d’une somme de 500 000 euros en liquide au domicile de Fabrice Fiorèse. Cet argent proviendrait d’un dessous-de-table touché en Suisse par l’ancien joueur de foot sur la vente de sa résidence principale, près de Saint-Tropez, pour 1,5 million d’euros, d’après plusieurs avocats de la défense.

Une affirmation contestée par l’ancien footballeur qui avait assuré s’être fait voler 50 000 euros, provenant de la vente de ses meubles. « Un dessous-de-table comme il y en a dans la plupart des ventes immobilières », reconnaît aujourd’hui son avocat, Me Michel Jugnet.

Une amitié amoureuse entre Anselmini et l'épouse de Fiorèse

Au cours de l’enquête, Ghislain Anselmini, 45 ans, ancien coéquipier de Fiorèse à Lyon et Guingamp et son ami de vingt ans est mis en cause et soupçonné d’être le commanditaire de l’opération. Brouillé depuis un peu plus d’un an avec le Savoyard, l’ancien joueur professionnel continuait en revanche à entretenir une relation extrêmement suivie avec sa femme, Aurélie Fiorèse, comme en témoignent leurs 16.800 messages ou appels échangés pendant les six derniers mois de 2012, dont 51 le jour même des faits.

« Une amitié amoureuse », décrit l’avocat de M. Anselmini, Me Jean-François Barre. « Il était son confident », rectifie Me Jugnet. C’est par Aurélie Fiorèse qu’Anselmini, soupçonné d’être aurait appris la vente de la maison du Var avec un dessous-de-table important et en aurait informé des voyous lyonnais.

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« Dire qu’il est le cerveau, c’est lui accorder un bien grand rôle. Il a seulement donné des informations », avance Me Barre. « Cette affaire, c’est une histoire de trahison. Anselmini a utilisé l’amitié que le couple Fiorèse pouvait avoir à son égard pour les trahir », résume Me Jugnet.

Outre Anselmini, quatre hommes sont accusés d’avoir participé aux faits ou de complicité. Seuls deux des trois ravisseurs ont été identifiés, trois suspects ayant bénéficié d’un non-lieu. Le verdict est attendu le 19 janvier.