ANALYSEElections régionales: Cinq choses à retenir sur le scrutin en Auvergne-Rhône-Alpes

Elections régionales: Cinq choses à retenir sur le scrutin en Auvergne-Rhône-Alpes

ANALYSEParticipation en hausse, vote contrasté entre les grandes villes et la campagne, voici quelques enseignements du scrutin régional en Auvergne-Rhône-Alpes…
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Dimanche, Laurent Wauquiez, candidat des Républicains, est devenu le nouveau président de la grande région Auvergne-Rhône-Alpes. Si vous n’avez pas eu le temps de scruter et d’analyser tous les résultats de dimanche soir, 20 Minutes vous résume en quelques points les enseignements à tirer de ce second tour.

1) La mobilisation a été plus forte

Les électeurs se sont davantage mobilisés lors du second tour. Le taux de participation a augmenté de neuf points, passant de 48,91 % à 57,68 %. La tendance est d’autant plus flagrante dans la Métropole de Lyon, l’Isère ou encore l’Ain.

2) Les sondages se sont trompés

Les sondages prédisaient un match serré, avec à la clé une très courte victoire de Laurent Wauquiez. Ils se sont trompés. Le maire du Puy-en-Velay l’emporte assez facilement, améliorant de presque neuf points le score qu’il avait réalisé au premier tour.

>> Tous les résultats du second tour par ici

Crédité de 37 % voire 38 % des voix au second tour, il a finalement récolté 40,6 % des suffrages. Soit presque quatre points de plus que Jean-Jack Queyranne qui lui, enregistre un résultat conforme aux prédictions des sondages (36,84 %). Le seul candidat qui n’améliore pas son score reste Christophe Boudot. Le Frontiste atteint 22,55 % contre 25 % au premier tour.

3) Les abstentionnistes ont préféré Wauquiez

Sur le papier, Laurent Wauquiez ne semblait pas disposer d’une marge de manœuvre très importante, bénéficiant d’un réservoir estimé à 150.000 voix entre les deux tours. Il a finalement rallié 2,5 fois plus de personnes que prévu.

>> Lire aussi : Laurent Wauquiez, l’homme pressé de la droite, prend Auvergne Rhône-Alpes

Si le candidat de droite a réussi à capter une partie de l’électorat FN, attirée par son discours sécuritaire, il a surtout récupéré les abstentionnistes. Dans le département de l’Ain par exemple, il progresse de 32.000 voix en une semaine alors que Jean-Jack Queyranne engrange 28.000 voix supplémentaires (dont 12.000 pouvant venir des électeurs Verts et PC). La gauche, pourtant unie, a manqué son pari de « gagner au sprint ».

4) L’alliance permet néanmoins à la gauche de s’imposer dans 4 départements

Le 6 décembre, l’ancien chef de la région, en poste depuis 2004, n’était pas parvenu à se hisser en tête dans un seul des treize départements de la grande région. Dimanche, Jean-Jack Queyranne s’est imposé dans quatre départements : l’Isère, la Drôme, le Puy-de-Dôme et l’Ardèche. Il arrive également en tête dans la Métropole de Lyon. Ce qui constitue une demi-surprise, dans la mesure où la droite s’était montrée en position de force lors des municipales de 2014.

5) Un vote très différent dans les grandes villes

A Lyon, les urnes ont livré un verdict sans appel : le socialiste Jean-Jack Queyranne arrive très largement en tête (48,8 %) distançant la droite de presque dix points et le FN de 37 points (11,5 % pour Christophe Boudot). Même chose à Saint-Etienne.

Les scores sont encore plus élogieux à Clermont-Ferrand et Grenoble où la gauche dépasse les 50 %, atteignant même 57 % dans le chef-lieu isérois. Dans la plupart des grandes villes, les électeurs ont préféré Jean-Jack Queyranne. Un choix qui contraste singulièrement avec les votes enregistrés dans les zones périurbaines ou rurales, penchant majoritairement pour la droite voire l’extrême droite.