Lyon: Les parents d'élèves du 1er arrondissement très mitigés sur la réforme des rythmes
EDUCATION•La mairie d’arrondissement a dévoilé ce lundi le résultat d’une enquête réalisée auprès des familles…Elisa Frisullo
Un an après sa mise en application à Lyon, la réforme des rythmes est encore loin de faire l’unanimité. Pour en mesurer l’impact sur les enfants et les familles, la mairie du 1er a interrogé les parents de l’arrondissement en juin dernier.
Environ 440 familles, soit un tiers des sondés, ont répondu. Près de 25% d'entre elles sont satisfaites par les nouveaux rythmes et près de 50% insatisfaites. « L’idée était de voir si la mise en œuvre de la réforme, telle qu’elle a été décidée par le maire de Lyon, respecte l’esprit de la loi. Plutôt que de critiquer le modèle, nous souhaitons, pour améliorer les choses, faire remonter à la mairie centrale les perceptions des familles et des propositions », a indiqué ce lundi la maire du 1er Nathalie Perrin-Gilbert (Gram-Front de gauche).
Sur les enseignements tirés de cette étude, l’élue ne fait toutefois pas de mystère. « La mise en œuvre de la loi est grandement à améliorer. Il faut aller plus loin qu’une parole d’autosatisfaction pour regarder ce qui fonctionne et ce qui ne va pas ». A la lecture de cette enquête, dont le résultat devait être communiqué ce lundi au Conseil municipal de Lyon, 20 Minutes fait le point sur ce qui ne convainc pas encore les familles.
- La fatigue des enfants. C’était l’un des objectifs premiers de la loi. Mieux respecter le rythme des élèves pour favoriser leurs apprentissages. Sur ce point, les familles sont plus que dubitatives puisque l’an passé, 70 % d’entre elles ont observé que leurs enfants avaient du mal à se réveiller, les mercredi et vendredi matins davantage que les autres jours. Environ 49 % ont noté une fatigue plus grande depuis la mise en œuvre de la réforme. La fatigue est l’un des motifs les plus cités par les 38,5 % de familles qui, à mi-juin, n’avaient pas réinscrit leurs enfants aux Vendredi aprèm, temps fort des activités périscolaires à Lyon.
- La sécurité des petits. L’autre point le plus bloquant pour les parents ayant décidé de ne plus mettre leurs petits au périscolaire est le déficit d’encadrement. « Ces familles ne sont pas rassurées par les conditions de sécurité. Il y a eu plusieurs cas l’an passé où lorsqu’elles sont venues récupérer leurs enfants le vendredi soir, les écoliers étaient dehors. Elles pointent aussi du doigt l’insuffisance de personnels encadrant et le déficit de formation des animateurs », précise Nathalie Perrin-Gilbert.
Des enfants sondés à la demande de la mairie
- La nature des activités proposées. La donnée la plus étonnante qui ressort de l’enquête, c’est le manque d’informations des parents au sujet des activités. Près de la moitié d’entre eux ne savait pas, au moment du sondage, que leurs enfants bénéficiaient d’activités périscolaires sur la pause déjeuner. Les familles informées, en revanche, sont satisfaites, dans 32 % des cas, des loisirs proposés à ce moment-là. Dans 48 % des cas, les personnes interrogées se disent insatisfaites des informations dont elles disposent au sujet des ateliers proposés aux écoliers. Les bambins, eux, sont contents de leurs activités dans 43,57 % des cas. « Pour 37 % d’entre eux, leur satisfaction varie d’une activité à une autre », ajoute Fatima Berrached, adjointe à l’Education dans le 1er. Les parents déçus notent des inégalités de qualité entre les activités et aimeraient voir les ateliers conçus davantage en lien avec le projet pédagogique des enseignants.
- Le coût. Le coût réclamé aux familles en fonction du revenu familial est toujours très critiqué. Si certains parents le trouvent « acceptable » et « accessible », d’autres rappellent leur attachement à une « école publique, laïque, obligatoire donc gratuite », indique la maire du 1er. D’autres familles estiment enfin que le prix demandé est trop élevé par rapport à la qualité des ateliers proposés. Sur ce sujet, les sondés aimeraient pouvoir payer de manière échelonnée, avoir la possibilité d’inscrire leur enfant par trimestre et non plus à l’année, et suggèrent la mise en place de tarifs réduits pour les fratries.