Le refuge de l'Aiguille du Goûter, situé sur la principale voie d’ascension du Mont-Blanc, a rouvert ses portes aux alpinistes en raison d’une amélioration des conditions d’accès, ce vendredi midi, ont indiqué la mairie de Saint-Gervais-les-Bains et la préfecture de Haute-Savoie.

« La longue période de canicule que notre territoire a connue est maintenant terminée permettant ainsi de renouer avec des conditions climatiques habituelles pour cette saison », ont indiqué le maire et le préfet d’un communiqué. Et ont ajouté : « si la prudence reste de mise s’agissant d’un itinéraire de haute montagne, il n’y a plus lieu de maintenir la recommandation de différer l’ascension du Mont-Blanc par la voie normale ».

Rien n’est définitif

Situé à 3.835 mètres d’altitude, le refuge ultramoderne de 120 places est l’étape de milliers d’alpinistes chaque été. Il avait été fermé le 18 juillet dernier, en raison des risques d’éboulements provoqués par les fortes chaleurs dans le couloir du Goûter à 3.300 mètres d’altitude.

L’itinéraire avait été « fortement déconseillé » par les autorités françaises, mais certains amateurs s’y étaient aventurés, contraignant les secours à leur venir en aide. Pour dissuader les alpinistes, le refuge avait été fermé.

« Depuis quelques jours, on n’observe plus d’éboulements importants dans le couloir du Goûter », a déclaré Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains, à l’origine de la réouverture du refuge. Cependant, le maire a indiqué : « Si les conditions se dégradent à nouveau, on reviendra en arrière ».

« Le refuge du gouter est fermé ! http://t.co/pfWpIicDYP pic.twitter.com/cEcNxO5jZk — Denali-Sud (@Denalisud) July 19, 2015 »

« Le couloir de la mort »

D’une manière générale, « la montagne est dans un sale état cette année. Il faut beaucoup d’expérience et un esprit d’analyse pour y aller en sécurité », a estimé Jean-Christophe Beche, président de l’office de haute montagne de Chamonix. « Il y a quand même des chutes de pierre. Seuls des alpinistes confirmés ou accompagnés d’un guide peuvent y aller », a ajouté Jean-Marc Peillex.

Surnommé « couloir de la mort », le couloir du Goûter est régulièrement exposé à ces chutes de pierres, un phénomène fortement accentué lors d’épisodes caniculaires. La neige et la glace fondent et ne retiennent donc plus les rochers. Pour Jean-Christophe Beche, « les glaciers sont secs, très ouverts. On ne cramponne plus dans la neige mais dans la glace. Un guide est vraiment nécessaire. »