VIDEO. Directeur soupçonné de viol en Isère: «C'est un prédateur auquel on a offert un gâteau»
FAITS DIVERS•La colère et la stupeur règnent ce mardi matin à l'école du Mas de la Raz de Villefontaine où se seraient produits les faits...Caroline Girardon et Elisa Riberry
Certains ont décidé d'emmener leurs enfants à l'école ce matin, comme d'habitude. D'autres n'y sont pas parvenus. Mais de nombreux parents se sont tout de même rendus ce mardi à l'école du Mas de la Raz, à Villefontaine en Isère, pour tenter de comprendre et de mettre des mots sur l'innommable. Dans cette commune de 18.000 habitants, tout le monde est sous le choc depuis l'arrestation, lundi soir, du directeur de ce groupe scolaire, soupçonné de viols sur au moins deux fillettes de 6 ans.
Condamné en 2008
La colère et la stupeur sont d'autant plus grandes qu'en 2008, cet homme de 45 ans, arrivé à la tête du groupe scolaire en septembre 2014, avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour «recel d'images à caractère pédopornographique», avec obligation de soins et mise à l'épreuve.
«C'est inadmissible d'autant plus s'il a déjà été condamné en 2008. La question que tout le monde se pose, c'est comment six ans plus tard, il a pu se retrouver à la tête d'un groupe scolaire», a déclaré le maire de Villefontaine Raymond Feyssaguet, présent ce mardi matin à l'école, où une réunion exceptionnelle à destination des familles est organisée à 18h ce soir..
«Un homme bizarre»
«On ne comprend pas comment, après avoir été condamné pour des faits si graves, il a pu se retrouver à la portée de si jeunes enfants. C'est un prédateur auquel on a offert un gâteau», a confié à 20 minutes, Brahim, père de deux enfants de 7 et 8 ans scolarisés à l'école Mas du Raz. Ce mardi, ces petits ont refusé d'aller à l'école et son garçon s'est bouché les oreilles lorsque ses parents ont tenté d'aborder l'affaire en famille. «Je n'ai pas réussi à leur parler, car je n'ai pas trouvé les mots adéquats», ajoute ce père de famille, choqué et en colère.
A ses côtés, Céline, dont les enfants de 5 et 9 ans vont à l'école ici, est abasourdie. «On s'est appelé lundi soir avec d'autres parents lorsqu'on a appris. Le message était tellement alarmant qu'on n'y croyait pas», lâche la jeune femme, qui a côtoyé le directeur à plusieurs reprises lors de conseils d'école. «Je ne saurais pas expliquer pourquoi, ce n'est qu'un ressenti, mais je le trouvais bizarre», confie la mère de famille qui a expliqué à son fils «que les petites filles qui ont parlé des viols à leurs parents ont sauvé toute l'école».
D'autres plaintes déposées?
Ce mardi, les enfants présents ont été accueillis comme lors d'une journée habituelle. «Les professeurs ont réagi de manière très professionnelle», souligne Dominique Fis, inspectrice académique de l'Isère, présente ce matin à l'école pour voir les familles. «C'est dramatique que des faits comme ceux-là, s'ils sont bien avérés à l'issue de l'enquête, aient pu se produire dans une classe», ajoute l'inspectrice, rappelant «n'avoir jamais eu connaissance du dossier judiciaire» du professeur des écoles.
Le directeur de l'école a été arrêté et placé en garde à vue lundi soir après que des petites filles ont alerté leurs parents la semaine passée. Plusieurs autres plaintes auraient été déposées pour des faits similaires, selon des parents d'élèves interrogés par 20 Minutes. Une information que le procureur de la République de Vienne se refuse pour l'instant à infirmer ou à confirmer.