SANTEUn député veut qu'on interdise les mannequins anorexiques

Isère: Un député s'en prend à l'apologie de l'anorexie

SANTEOlivier Véran va déposer ce lundi deux amendements pour interdire le recours aux mannequins dénutris et l'apologie de l'anorexie...
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

Olivier Véran, député PS de l'Isère, neurologue au CHU de Grenoble, risque de faire parler de lui ces prochains jours. Lundi, il déposera deux amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine. Le premier contre la présence de mannequins trop maigres dans les défilés. Et le second contre l'apologie de l'anorexie.

«Il est intolérable que l'on puisse faire l'apologie de la dénutrition et que l'on puisse exploiter commercialement des personnes qui sont dans des situations mettant en danger leur santé», indique-t-il.

L'IMC des mannequins passé à la loupe

Le député souhaite dans un premier temps, interdire aux agences de mannequinat le recours à des mannequins lorsqu'ils sont diagnostiqués en état de dénutrition. Pour cela, il propose de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à attester pour chaque mannequin d'un certificat médical prouvant que son IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à une valeur donnée.

«Cette valeur n'est pas encore déterminée. Elle devra faire l'objet de débats. Je propose que la Haute autorité de santé se prononce à son sujet», précise-t-il. Certains pays comme Israël, l'Espagne, l'Italie, le Chili ou la Belgique, ont déjà réagi face à ce phénomène en prenant des dispositions législatives ou réglementaires.

Six mois de prison

«En France, on considère que l'on est maigre en dessous de 18,5. L'OMS retient un indice en dessous de 18 pour commencer à parler de dénutrition. En dessous de 17, c'est une dénutrition sévère. En dessous de 16, c'est considéré comme un état de famine», poursuit le neurologue.

Tout contrevenant s'exposerait à une peine de six mois d'emprisonnement et à 75.000 euros d'amende.

30.000 à 40.000 personnes concernées

Le deuxième amendement, qui sera déposé conjointement avec la délégation aux droits des femmes, créerait notamment un «délit de valorisation de maigreur excessive» et viserait à interdire les sites internet qui font «l'apologie de l'anorexie».

«Ces sites expliquent aux jeunes filles de 12-13 ans qu'il faut avoir un écart de 15 centimètres entre les jambes pour être belle», précise le député qui estime « entre 30 et 40.000 personnes » souffrent d'anorexie mentale en France.