Décisif durant deux saisons et demi à Caen, Mathieu Duhamel (30 ans) n'aura quasiment pas contribué à la superbe année 2015 des Normands, leaders de la phase retour de L1. Mais le combatif attaquant participe depuis un mois au redressement d'un autre mal classé, Evian Thonon Gaillard (16e), qui accueille Monaco samedi (20h). Notamment auteur d'un doublé à Lens (0-2 le 14 février), il confie ses impressions à 20 Minutes, un mois après son arrivée en prêt en Haute-Savoie.

Comment expliquez-vous, avec votre regard neuf sur ce club, que l'ETG ait si souvent été dans la zone rouge jusqu'à ces 4 succès lors des 6 dernières journées de L1?

J'ai vite vu qu'il y avait énormément de qualités dans ce groupe. Il lui a peut-être manqué des fois une âme de guerrier.

Cela semble justement être votre état d'esprit, vous qui avez connu 3 victoires en 4 journées avec l'ETG...

C'est sûr que cela me caractérise bien et que ça correspond aussi à la mentalité des Haut-Savoyards. Ici, les gens aiment les joueurs qui se battent sur le terrain et je pense que c'est pour ça qu'ils m'ont accueilli à bras ouverts.

Confirmez-vous être classable dans la catégorie des joueurs à fort caractère?

Mais heureusement que j'ai du caractère! C'est le cas de beaucoup d'attaquants, comme Gignac notamment. Zlatan, je n'en parle même pas! C'est ce caractère qui m'a fait avancer tout au long de ma carrière et qui fait de moi un guerrier sur le terrain.

Sur cette question du caractère, vous avez dû trouver du répondant avec votre nouvel entraîneur Pascal Dupraz...

Oui, mais je n'ai jamais eu peur de son caractère. Je savais qu'il me correspondrait bien. On voit dans ses causeries qu'il parle à tout le monde avec amour, et non pour blesser.

Vous êtes seulement prêté à l'ETG jusqu'en juin. Vous imaginez-vous pouvoir revenir au Stade Malherbe?

En partant en prêt fin janvier et avec les échos que j'ai eus, je pense que ce sera compliqué de revenir là-bas. C'est surtout eux qui ne voudront peut-être pas que je revienne...

De qui parlez-vous? De votre ancien entraîneur Patrice Garande qui ne vous a pas titularisé en L1 en janvier?

Non, j'ai toujours de très bonnes relations avec le coach. Je suscitais même beaucoup de jalousie dans l'équipe tant notre relation était particulière. Le feeling est toujours bien passé et il m'a énormément fait progresser. Par contre, des personnes comme M.Gravelaine (directeur général) ne voudront peut-être plus me voir dans le club. Mais j'ai un contrat (jusqu'en 2016).

Après deux saisons et demi et plus de 40 buts en championnat là-bas, en voulez-vous au Stade Malherbe?

Non, je n'ai aucune rancœur contre Caen. J'ai perdu quelqu'un (sa belle-mère) et j'ai eu envie de voir autre chose. Les montagnes m'offrent une bouffée d'air (sourire). Et puis je me dis que si marquer en L1, c'est déjà bien, le faire la même saison dans deux clubs jouant le maintien, ça peut montrer à plein de monde l'étendue de mes qualités.

Avec ces trois succès de rang, l'ETG compte trois points d'avance sur Toulouse (18e), à onze journées de la fin. Avez-vous fait le plus dur?

Non, ça fait du bien psychologiquement mais ça reste fragile. Il ne faut pas prendre notre 16e place comme un aboutissement. Comme j'aime le dire, c'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens.

Le maintien pourrait passer par une première victoire cette saison contre une équipe du haut du tableau. Est-ce prévu pour samedi (20h) contre Monaco (4e)?

Ce serait vraiment bien. Et ce même si les Monégasques ont été très bons la semaine passée à Arsenal (1-3). Je pensais que seul le PSG pouvait avoir ce type de performance en Coupe d'Europe.