Lyon : Le blocage du marché de gros de Corbas levé ce lundi après-midi
CONFLIT SOCIAL•Depuis 22 h dimanche, une centaine de personnes bloquait les accès de la plateforme logistique dans le cadre d’une mobilisation nationale pour les salaires…Elisa Frisullo
Ils ont libéré les accès du marché de gros de Corbas après 18 heures de blocage. Les chauffeurs routiers, mobilisés depuis 22h dimanche devant la plateforme logistique du Sud de Lyon ont finalement levé le camp vers 16 h 30 ce lundi. Toute la matinée et cet après-midi, une centaine de personnes était regroupée à l'entrée du site, dans le cadre d'un appel national à la mobilisation, lancée par l’intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CG. Objectif : mettre la pression sur le patronat à l'occasion de la séance de négociation annuelle obligatoire dans le transport routier de marchandises censée se tenir mardi.
«Nous demandons une revalorisation salariale de 5%, car depuis 2013, ça n’a pas bougé. Résultat, le taux horaire est inférieur au smic pour trois de nos quatre échelons», indiquait ce lundi la CGT des transports d’Auvergne, mobilisée à Corbas. En plus d'une hausse des salaires, l'intersyndicale réclame également la mise en place d'un treizième mois et l'ouverture de négociation pour la gestion de fins de carrière.
«Des smicards de la route»
«Moi, après vingt ans d’ancienneté, j’arrive difficilement à 2.000 euros par mois. Pour ça, je suis sur la route du lundi au vendredi et je bosse 230 heures par mois», témoigne Christophe, qui a quitté Corbas en fin de journée pour rejoindre Clermont où d'autres mobilisations s'organisent pour les prochaines heures.
Depuis lundi matin, seuls les véhicules légers avaient accès au marché spécialisé en fruits et légumes qui alimente 2.500 restaurateurs, magasins et supermarchés de Rhône-Alpes essentiellement. Mais plus d'une soixantaine de poids-lourds se sont vus refuser l'entrée par les chauffeurs mobilisés. Si certains transporteurs l’ont eu mauvaise en découvrant l'entrée du site inaccessible, d’autres se sont montrés naturellement solidaires du mouvement.
«Un boulot pénible»
Comme Behouda, bloqué depuis plusieurs heures à quelques centaines de mètres de son point de livraison. «Mais mes frigos sont en route, la marchandise, que j’étais censée livrer à 11 h ce matin sur Corbas sera acheminée dès la levée du blocage», explique ce routier, dans le métier depuis 20 ans. «C’est un boulot pénible, on est plus sur la route que chez nous et on devient des smicards de la route. Alors, les syndicats ont raison de monter au créneau», estime ce chauffeur routier.
En quittant les abords du marché alimentaire, les chauffeurs prévoyaient d'autres actions dans la métropole lyonnaise. La raffinerie de Feyzin faisait partie des sites ciblés.