Olympique Lyonnais: Christophe Jallet se sent «comme un gamin»
FOOTBALL•L'ancien latéral parisien ne cache pas son plaisir d'encadrer les jeunes de l'OL. Il dévoile les secrets de la réussite du nouveau leader de la L1, et celle d'Alexandre Lacazette...Propos recueillis par Jérémy Laugier
Il est la force tranquille de ce rafraîchissant nouveau leader de L1. Très régulier depuis son arrivée l'été dernier en provenance du PSG, Christophe Jallet a encore multiplié les courses dans son couloir droit face à Toulouse (3-0). Le défenseur international, qui a disputé l'intégralité des 20 journées de championnat, clame son plaisir à évoluer dans une équipe lyonnaise comptant, dimanche encore, 8 joueurs sur 11 issus du centre de formation.
Prendre la tête de la L1 après 20 journées ne semble pas être anecdotique, si?
Non, même si c'est anecdotique dans le sens où nous n'avons encore rien gagné. Ce n'est qu'une place temporaire mais ce n'est pas un hasard si nous en sommes là. C'est le fruit du travail et la preuve qu'il y a de la qualité dans ce groupe. À nous de conserver nos valeurs. Si on peut garder cette place, on ne va pas s'en priver. C'est un signe fort envoyé à tout le monde pour montrer que nous sommes bien présents et que nous nous battrons pour rester jusqu'au bout dans les trois premières places.
Le 31 août, vous étiez 17es du championnat (3 défaites lors des 4 premières journées). Que cela vous inspire-t-il?
On s'en rappelle bien. On se le répète assez souvent d'ailleurs dans les causeries. On n'a pas oublié nos carences du début de saison et ce qu'il a fallu faire pour en arriver là. C'est très important de garder à l'esprit que dans la vie, il n'y a jamais rien de facile. Si on commence à être moins rigoureux, un mois comme celui d'août nous attend. Je pense que tout le monde en est conscient.
Comment vous êtes-vous relevés exactement?
Il y a eu une grosse remise en question, à commencer par une rencontre extrêmement difficile face à Monaco (2-1). Nous avons compris ce jour-là qu'il fallait faire énormément d'efforts pour gagner des matchs. Cela a été une très bonne leçon. Nous avons alors pris confiance et on a récupéré pas mal de blessés (Gourcuff, Bedimo, Fekir, Umtiti...). Nous avons eu un petit passage à vide, un gros passage à vide même à Saint-Etienne (3-0) et on a su rectifier le tir tout de suite derrière. C'est aussi cela qui nous permet d'être aussi haut. On a eu de la réussite contre Reims (2-1) et à Evian (2-3). Ce sont ces petits déclics qui permettent parfois aux équipes de rester en haut, et c'est notre cas.
Du haut de vos 31 ans, veillez-vous à tempérer l'enthousiasme des jeunes suite à cette nouvelle place de leader?
C'est étonnant mais ils sont aussi lucides que moi à ce niveau-là. Ils sont d'une grande maturité grâce à leur expérience puis plusieurs saisons déjà en L1, et même des gros matchs de coupe d'Europe comme la Juventus l'an passé. Ils savent ce qu'il faut faire pour aller le plus haut possible. Aujourd'hui, personne ne s'enflamme.
Alexandre Lacazette vous surprend-il encore?
Il est impressionnant, il marche sur l'eau. J'aimerais bien voir son ratio frappes-buts qui doit être assez incroyable (8 buts sur ses 11 dernières frappes). Il est hyper efficace et il est aussi au service du collectif dans son jeu dos au but. Il est capable de distiller de très bons ballons. C'est un attaquant complet en pleine confiance. Il sait que l'équipe de France n'est pas loin et il veut s'y inscrire dans la durée.
Appréciez-vous aussi de le voir fournir des efforts défensifs?
De ma position derrière, je trouvais ça assez incroyable contre Toulouse de voir, à 3-0, les attaquants chasser les défenseurs à chaque passe en retrait pour essayer de récupérer le ballon le plus vite possible. Ce n'est pas le cas dans toutes les équipes et on sent qu'il y a ce plaisir de jouer, d'attaquer. Quand on voit nos attaquants se bouger comme ça, on a forcément envie de les aider.
À titre personnel, vous semblez vous être parfaitement intégré dans cette jeune équipe...
Oui, je suis comme un gamin. Je prends un maximum de plaisir ici. Je retrouve la joie de jouer au football avec des partenaires qui se donnent à 120% tout le temps. J'essaie d'apporter ce que je sais faire. Je ne le fais pas toujours bien mais on ne pourra pas me reprocher de ne pas tout donner à chaque match.