ASSE-OL: «C’est comme une malédiction», estime Pascal Despeyroux
FOOTBALL•L’ancien milieu de terrain a marqué lors de la dernière victoire des Verts contre Lyon à Geoffroy-Guichard en 1994…Propos recueillis par Cyrille Pac
Champion d’Europe Espoir en 1988 avec Sauzée, Cantona et… Galtier, Pascal Despeyroux était stéphanois (et buteur) lors de la dernière victoire des Verts contre l’OL à Geoffroy-Guichard il y a 20 ans. Celui qui officie désormais comme cadre technique départemental en Haute-Garonne n’a rien oublié.
La dernière victoire stéphanoise contre Lyon dans le Chaudron remonte au 6 avril 1994. Vous en souvenez-vous?
On avait gagné 3-0 et j’ai eu le plaisir de marquer. Mon seul but de la saison, c’est bien la preuve que ce match est exceptionnel (rire). A l’époque, les deux équipes se valaient. Je me rappelle bien du but: passe en retrait d’Etienne Mendy et je mets le plat du pied…
Etienne Mendy a réalisé un doublé…
C’est une belle histoire car, quelques années auparavant, il avait été victime d’une double fracture tibia-péroné en équipe de jeunes face à l’OL. Il avait failli mettre un terme à sa carrière. C’était une belle revanche.
Que représentaient les derbys à l’époque?
Ils étaient intenses. C’était une grosse victoire pour nous. Les deux équipes étaient écartées de la lutte à l’Europe, on a donc sauvé notre saison en gagnant le derby. Lors de ma première année stéphanoise (1992), on meurt tout près de l’Europe, au goal-average. Auxerre nous passe devant lors de la dernière journée. Ces années-là, Casino mettait beaucoup d’argent dans l’équipe, on avait Moravcik, Cyprien, Blanc, Wohlfahrt… En 1994, beaucoup de joueurs étaient en fin de contrat. En plus du réel potentiel du groupe, cela faisait un cocktail explosif. On voulait montrer de quoi on était capable.
Vous parle-t-on encore de cette rencontre?
Hélas oui. Hélas car l’ASSE aurait mérité d’en gagner depuis. Il y a comme une malédiction quand on voit les rencontres perdues sur le fil… Depuis, les deux clubs n’ont pas suivi la même trajectoire. L’OL n’a pas seulement dominé la région Rhône-Alpes mais la France tout entière. Ce fut même une des meilleures équipes d’Europe.
Comment jugez-vous les Verts actuels?
Depuis qu’ils sont entraînés par Galtier, ils reviennent bien. Les derbys sont redevenus intenses. Je les sens venir enfin. Ils vont vaincre le chat noir. L’effectif est équilibré et l’entraîneur ressemble au joueur qu’il était. A Saint-Etienne, il faut un entraîneur sanguin, qui a du caractère. Quand je l’écoute, il est le technicien qui me donne le plus envie d’être dans son vestiaire. J’aimerais assister à une de ses causeries… Et il y a de bons joueurs dans cette équipe: Ruffier, Perrin, Hamouma, Tabanou qui vient de chez nous… S’ils trouvent LE buteur qui leur manque, ils seront dans les trois premiers.
Que représente Saint-Etienne pour vous?
Déjà, une de mes filles y est née (sourire). Il me reste des amitiés à vie et le souvenir de Geoffroy-Guichard. Même si j’ai grandi à Toulouse, j’étais fana de la grande épopée verte. Et quel bonheur, ensuite, de travailler avec Jacques Santini et Sarramagna! J’ai même porté le brassard! Saint-Etienne, c’est une autre planète.