La scène n’est pas anecdotique. Dimanche soir, après son but contre Marseille, Yoann Gourcuff s’est précipité vers le banc lyonnais pour se jeter dans les bras de son entraîneur, Hubert Fournier. Ce geste, symbolique, vient rappeler que le technicien de l’OL a aussi une grande part de responsabilité dans les bons résultats actuels.

Trois mois après sa prise de fonction, le successeur de Rémi Garde a pris la mesure d’un effectif un temps décimé par les blessures. Il a réussi la synthèse entre ses principes de jeu, les exigences lyonnaises et la qualité de ses joueurs. S’il suit la ligne de Garde, il impose aussi sa patte. «Dans le début de saison lyonnais, on retrouve Hubert dans ses convictions, analyse Francis Smerecki, son ancien entraîneur à Guingamp qui a guidé sa formation de technicien. En tant que défenseur central, il avait déjà son style, il aimait les passes vers l’avant. Après les difficultés rencontrées au mois d’août, il a bien réfléchi, planché sur les problèmes rencontrés et fini par imposer sa personnalité.»

Après avoir bien étudié l’OM de Bielsa, l’ancien défenseur lyonnais a trouvé la tactique pour faire chuter une équipe invaincue depuis huit journées. Signe que Fournier aime réfléchir sur le jeu… «Il avait envie de faire ce métier, se souvient Smerecki. A Clairefontaine, il était dans la même promotion que Philippe Montanier [entraîneur de Rennes]et ils échangeaient beaucoup entre eux même en dehors des séances.»

Pour Guy Roux, «il est courageux»

Comme le rappelle toutefois Guy Roux, le retour des blessés l’a beaucoup aidé aussi… «Cela lui a fait du bien, explique ainsi le consultant d’Europe 1. Il n’empêche que c’est un très bon entraîneur, intelligent et qui se montre courageux.» Fournier a su faire face à la tempête quand l’OL pointait à la 17e place. Il a aussi su gérer le retour de blessure de Gourcuff, le laissant sur le banc avant de le titulariser. Et il n’a pas hésité à monter au créneau face à Didier Deschamps pour défendre Alexandre Lacazette, non retenu en équipe de France au début du mois.

«Son passage à Reims lui a permis de se faire la main, estime Smerecki, mais diriger Lyon, c’est différent. Les égos ne sont pas les mêmes. Mais il a bien connu le métier de joueurs, il a beaucoup d’expérience. Il a rencontré de nombreuses méthodes différentes dans lesquelles il a puisé.»

Rassuré sur les performances de son équipe, Hubert Fournier refuse toutefois de s’emballer: «Il faut être vigilant car notre deuxième mi-temps contre Marseille était compliquée. Ce n’est pas la première fois que cela se produit.» Après l’OM de Bielsa, le technicien lyonnais doit relever un autre challenge, celui des Niçois de Claude Puel…