OL: Le casse-tête financier de Jean-Michel Aulas
FOOTBALL•Le club hésite à céder des joueurs cet hiver pour compenser ses pertes financières ou à les conserver pour aller chercher une qualification en Ligue des champions…Cyrille Pac
L’Olympique Lyonnais a révélé ce mercredi l’ampleur de son déficit: 26,4 millions d’euros sur l’exercice précédent, clos en juin dernier. Cela porte les pertes à 137 millions sur les cinq dernières années. Pour expliquer ces résultats financiers, Jean-Michel Aulas ne s’est pas attardé sur le bilan sportif de son club (une 5e place en championnat, contre une 3e un an plus tôt). Le président de l’OL a surtout pointé deux faits majeurs: «La taxe de 75% sur les hauts revenus grève le résultat de plus de 6 millions d’euros,a-t-il ainsi expliqué dans une conférence de presse. Il y a eu un décalage dans la cession des joueurs. On prévoyait 20 millions d’euros.»
Entre les départs, libres, de Bafé Gomis (Swansea) et Jimmy Briand (Hanovre), et les ventes de joueurs qui ne se sont finalement pas réalisées, le club a mal géré le marché des transferts. «Nous avions un accord avec Swansea pour Bafé Gomis à hauteur de 12 millions d’euros en début d’année 2014», détaille Aulas. L’attaquant a attendu d’être libre de tout contrat pour donner suite à cette offre. Et le président de l’OL de poursuivre: «On voulait également répondre favorablement aux envies de départ de Clément Grenier et de Samuel Umtiti. Mais Clément s’est blessé et Sam n’a pas eu de propositions.»
Un point sera fait après Marseille
Si l’Olympique Lyonnais compte énormément sur la livraison du nouveau stade (prévue pour décembre 2015) et ses ressources (naming, loges, partenariats…), le club doit prendre des décisions stratégiques à court-terme. Faut-il céder des joueurs dès cet hiver (pour une rentrée d’argent immédiate) ou les conserver en espérant une qualification pour la très lucrative Ligue des champions?
Il faudra trancher lors du mercato hivernal. «Nous n’avons pas encore fixé la Ligue des champions comme objectif à Hubert Fournier, souligne Aulas, mais uniquement une qualification européenne. On s’interroge sur le fait de céder des joueurs… La situation sportive s’est grandement améliorée depuis le début de saison. On aura une idée plus précise après le match contre Marseille [le 26 octobre prochain].»
A moyen terme, le club s’appuiera sur sa politique de formation (qui lui coûte 8 millions d’euros par an) afin de réaliser des plus-values sur le marché des transferts. Pour rassurer ses interlocuteurs sur la stratégie de son club, Jean-Michel Aulas puise un exemple en Angleterre: «Arsenal avait les mêmes difficultés financières que nous pendant la construction de son stade. Les résultats actuels et sa politique de jeunes sont aujourd’hui très positifs.» En attendant des jours meilleurs, l’OL doit faire le dos rond et, surtout, ne pas se tromper de stratégie.