TERRORISMEFilière djihadiste: Six personnes interpellées en région lyonnaise

Filière djihadiste: Six personnes interpellées en région lyonnaise

TERRORISMEMardi, six personnes, dont deux mineurs, o nt été placées en garde à vue...
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

Une scène inhabituelle. Mardi vers 7h15, plusieurs policiers du GIPN, armés de fusils d'assaut ont barré la route à un monospace blanc circulant dans la zone industrielle de Meyzieu. Le conducteur, «un barbu» selon un témoin cité par le Progrès, a aussitôt été interpellé et placé en garde à vue.

Une heure plus tard, les policiers ont encerclé une maison située un peu plus loin, où, en mars 2012, un jeune homme avait été interpellé lors d’un coup de filet antiterroriste visant la mouvance salafiste. A l'époque dix-neuf personnes avaient été arrêtées dans toute la France, dont quatre à Givors, Vaulx-en-Velin, Villeurbanne et Meyzieu.

Mardi, la perquisition a duré de 6h à 14h à Meyzieu, au domicile du père d'une des personnes interpellées, une maison de plain-pied entourée de grands garages et entrepôts. «La porte a été cassée, ils (les policiers) nous ont fait peur. Ils ont dit qu'ils cherchaient des armes mais il n'y avait rien ici», s'est défendu auprès de l'AFP ce sexagénaire en précisant que sa fille, qui n'habite pas avec lui, n'a pas été interpellée chez lui.

«Mes enfants pratiquent la religion comme tous les musulmans. Ils n'ont rien fait à par tchatcher sur Internet», a-t-il ajouté, en ajoutant qu'en 2012 déjà, des policiers étaient venus chez lui sans rien trouver selon lui.

L'une des mineurs semblait s'apprêter à partir vers la Syrie

Au total, depuis mardi, six personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue depuis mardi dans la région lyonnaise, selon une source policière, citée par l'AFP. Les quatre majeurs arrêtés, trois hommes et une femme, sont notamment soupçonnées de participer au recrutement de jeunes femmes candidates au djihad. L'un des deux mineurs est une jeune fille qui semblait s'apprêter à partir vers la Syrie selon une source policière.

Cette opération, qui se poursuivait ce mercredi matin, a notamment été réalisé à Meyzieu et Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en juillet par le parquet antiterroriste de Paris. L'enquête, ouverte du chef d'«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», est menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Selon une source judiciaire citée par l'AFP, une arme a été saisie en perquisition. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait état de la saisie de «diverses armes et équipements dont il appartiendra à l'enquête judiciaire de déterminer la finalité». Le ministre salue également l'opération de la DGSI et l'interpellation d'individus «soupçonnés d'avoir joué un rôle très actif dans le recrutement et le départ ces derniers mois vers la Syrie de plusieurs jeunes femmes».

Deux frères liés à Forsane Alizza

Selon la source policière, un frère et une soeur âgée de 34 ans figurent parmi les personnes arrêtées. Deux autres gardés à vue, deux frères âgés d'une vingtaine d'années, avaient déjà été interpellés dans le passé dans le cadre d'une enquête menée sur le groupuscule islamiste dissous en 2012 Forsane Alizza (Les Cavaliers de la fierté), selon cette source.

Ce coup de filet intervient en plein examen par l'Assemblée nationale d'un projet de loi qui renforce l'arsenal antiterroriste. Sa principale mesure, l'interdiction administrative de sortie du territoire visant à empêcher le départs de candidats au djihad en Syrie et en Irak, a été approuvée mardi soir par les députés.

Selon le gouvernement, environ 930 Français sont impliqués dans des filières vers la Syrie et l'Irak (350 sur place, 180 repartis de Syrie, 170 en transit vers la zone et 230 ayant des velléités de départ), nombre en «augmentation de 74% en huit mois». Trente-six sont morts sur place.