L'offre de soins mal en point
Santé Le nombre de généralistes ne cesse de baisser dans la régionElisa Riberry
La menace des déserts médicaux gagne du terrain. C'est en substance le constat que dresse l'Union régionale des professionnels de santé-médecins Rhône-Alpes (URPS), à la lumière des dernières données révélées sur Géosanté. Cet outil, créé en 2004, est mis à jour tous les quatre ans pour mesurer le risque démographique, secteur par secteur, en fonction de l'âge des médecins. «La situation est très inquiétante. La baisse démographique ne fait que s'aggraver», résume Pascal Dureau, coordonnateur du collège des médecins généralistes à l'URPS. Entre 2008 et 2012, le nombre de généralistes a diminué de 3, 4 % dans la région (5, 1 % dans le Rhône), du fait essentiellement des départs en retraite des praticiens, non compensés par l'arrivée de jeunes généralistes.
Nombreux départs en vue
Et la situation ne devrait pas s'arranger, plus de 65 % des médecins étant âgés de 55 ans et plus en Rhône- Alpes. «La population de généralistes ne suit pas l'évolution de la population. De plus en plus de territoires se désertifient et l'offre de soin commence à poser problème», analyse Nicole Bez, vice-présidente de l'URPS. En quatre ans, le nombre de bassins sans risque, où l'accès aux soins est satisfaisant, a diminué de 18, 5 %. Et le nombre de territoires menacés à moyen terme de désertification médicale a progressé de 24 %. Aujourd'hui, 165 des 987 bassins d'activité sont considérés à haut risque (+24 % depuis 2008). «Ce sont des zones où il n'y a qu'un seul médecin, âgé de plus de 55 ans», précise Nicole Bez. Les bassins classés en niveau 2 (tous les généralistes ont plus de 55 ans) ont explosé de 77 %. «Les prochaines années vont être extrêmement difficiles. Il va falloir créer les conditions pour attirer les jeunes vers ces territoires en désertification», ajoute la vice-présidente, soucieuse que ces données servent de base aux collectivités et autorités médicales pour agir en ce sens.