Le don de sperme frappé par une véritable pénurie
Santé En quatre ans, le nombre de donneurs a diminué de moitiéCaroline Girardon
Un constat très inquiétant. Aujourd'hui, les médecins tirent la sonnette d'alarme car la France manque cruellement de donneurs de sperme. En 2009, elle en recensait 400, contre 200 actuellement. Le Rhône n'échappe pas à la règle, frappé lui aussi par une véritable pénurie.
La crainte de la PMA
«On ne compte pas plus d'une dizaine de donneurs alors que nous en avions le double il y a encore trois ans», affirme le Pr Jean-François Guérin, responsable du Cecos de Lyon (centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains). Conséquence de cette baisse : les délais d'attente s'allongent pour les couples ayant recours au don. «Nous enregistrons entre 200 et 300 demandes par an, poursuit Jean-François Guérin. Les délais d'attente étaient inférieurs à une année. Désormais, il faut compter deux ans, voire plus dans certains cas.» Plusieurs explications peuvent être avancées, à commencer par les discussions engagées sur le maintien de l'anonymat qui ont dissuadé certains donneurs de continuer. Autre raison : le débat sur la procréation médicale assistée, né de la loi sur le mariage pour tous. «L'ouverture de la question du don accessible aux couples de même sexe a pu gêner les donneurs, avance Jean-François Guérin. Un petit nombre nous a écrit pour dire qu'ils ne souhaitaient pas que leurs gamètes soient utilisés pour des couples homosexuels. Et d'autres appellent pour nous faire part de leurs interrogations. Mais de toute façon, le don de sperme, ce n'est pas dans la culture.»