« On sait ce qu'on doit à la région »

« On sait ce qu'on doit à la région »

Skip the Use Le groupe lillois est nominé parmi les « Révélations » des Victoires de la musique
Recueilli par Olivier aballain

Recueilli par Olivier aballain

Pour la première fois, un groupe nordiste est nominé parmi les révélations de l'année aux Victoires de la musique (Révélation scène, verdict le 3 mars). Le chanteur Mat Bastard et le guitariste Yan Stefani évoquent ce joli succès, alors que leur deuxième album, Can Be Late*, sort aujourd'hui dans les bacs.
On a souvent entendu des groupes de la région se plaindre du manque de salles, de structures. Cela explique-t-il leur sous-représentation au plan national ?
Non je ne crois pas. Le Nord-Pas-de-Calais a le deuxième budget culture en France. Il y a les Maisons Folies, beaucoup de choses sont faites par la ville pour la culture, il y a le Name Festival... Mais simplement jusqu'à présent le Nord-Pas-de-Calais n'était pas regardé. Peut-être qu'après Bienvenue chez les ch'tis la France s'est dit « Tiens, y a peut-être quelque chose qui bouge là-bas ». Il y a beaucoup de groupes de talent ici.
Et pour vous, quel a été le déclic ?
En passant du Punk Rock de notre ancien groupe, Carving, à l'Indie Rock de Skip the Use, on a pris un chemin qui nous tentait tous les cinq. Mais on fait aussi, sans doute, une musique plus facile à aimer. Et pendant deux ans, on a fait 300 dates en France et dans plusieurs pays à l'étranger. On a montré ce qu'on savait faire. Alors c'est agréable d'être nominés par les Victoires de la musique, ça veut dire qu'on n'a pas fait ça comme des nazes.
Est-ce que le succès va vous transformer en groupe français, plutôt qu'en groupe lillois ?
Non, on sait qu'on vient d'ici, on sait ce qu'on doit à Lille. On a grandi dans cette ville, dans cette région. On a répété à Ronchin où Tang et les Marcel (et son Orchestre) ont répété, et on en est fiers. Mais c'est vrai qu'en France il y a deux poids deux mesures. Un jour vous pouvez passer inaperçu, et deux ans plus tard, avec le succès, vous revenez au même endroit avec la même musique et c'est comme si tout avait changé.