Le conseil général passé au Kanner

Le conseil général passé au Kanner

Élection L'assemblée départementale va désigner aujourd'hui son nouveau président
Gilles Durand

Gilles Durand

Une succession sans surprise. Après vingt ans de présidence à la tête du conseil général du Nord, le socialiste Bernard Derosier (71 ans) va passer, cet après-midi, la main à son compagnon de parti Patrick Kanner (52 ans). Une promotion préparée de longue date par le jusqu'alors premier vice-président chargé du développement économique.
Ancien responsable de la section lilloise du PS, il cède sa place en 2009 contre l'assurance de la présidence du Nord. « Dès que je suis entré au conseil général en 1998, je suis devenu vice-président et Bernard Derosier m'a dit, à l'époque, que je faisais parti de ceux qui pourraient un jour lui succéder », raconte-t-il. Et les électeurs dans tout ça? Modeste, ce prof de droit avoue avoir été battu deux fois avant 98 dans le canton de Lille centre. Changement de canton et début de l'ascension. « Je me suis bâti une réputation d'homme de dossiers et de terrains, assure-t-il. J'ai crapahuté le département pour rencontrer les maires et acquérir une fine connaissance du territoire ».
Lors de la campagne, il était question de trente engagements : accéder au microcrédit social professionnel, construire des maisons médicales, renforcer les Fonds solidarité logement, augmenter le budget culture de 25 % d'ici à 2014... « Je tiendrai toutes les promesses en maintenant les taux fiscaux », affirme-t-il. Reste à ce proche de Martine Aubry une autre tâche : travailler de concert avec les collectivités territoriales. Pas forcément la plus simple.
Ses adversaires l'attendent sur un autre terrain. : celui de la gouvernance. « On espère qu'il sera plus ouvert que son prédécesseur, balance Jean-René Lecerf, chef UMP de l'opposition. Mais je crois qu'il ira chercher les bonnes idées d'où qu'elles viennent ». Ses alliés communistes n'en attendent pas moins. « Nous avons défini un accord politique pour ne présenter aucun candidat, explique Charles Beauchamp. On attend maintenant le même respect de sa part que celui de son prédécesseur ». Patrick Kanner s'avoue prêt à relever le défi : « Je n'écarterai aucune proposition pour des raisons politiciennes ». La citation de son blog, empruntée à Aimé Césaire, serait prête à en témoigner : « (...) Il y a une place pour tous au rendez-vous de la victoire ».