« On confond encore flamand et flamingant »

« On confond encore flamand et flamingant »

Jean-Pierre Decool Le député du Nord veut aider le Flamand
Recueilli par Gabriel thierry

Recueilli par Gabriel thierry

Jean-Pierre Decool (app. UMP) est l'un des signataires de la proposition de loi, déposée à l'Assemblée nationale le 20 décembre, pour « la défense et la promotion des langues régionales ». Un texte qui permettrait, pour la première fois, de faciliter l'enseignement du Flamand occidental.

Pourquoi cette nouvelle loi ?
L'esprit de cette proposition, c'est de passer d'une république de la tolérance, avec la reconnaissance constitutionnelle des langues régionales, à une vraie garantie du droit des locuteurs. L'enjeu c'est le développement de ces langues devenues fragiles. Toutes les langues sont concernées, dont le Flamand.
On attend depuis juin le bilan d'une expérimentation dans quelques écoles nordistes. Qui bloque ?
Le Rectorat est réservé. C'est la raison pour laquelle la loi est un outil bien adapté. On attend d'ailleurs un rendez-vous avec le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel (UMP), pour demander tous les documents d'évaluation sur cette expérimentation. Je sais d'où viennent les craintes : on confond flamand et « flamingant », les intégristes régionalistes.
Pourquoi cette confusion

autour du Flamand ?
C'est un résultat de la seconde guerre mondiale. Il y a quelque temps, on a loupé le coche du Flamand, car les associations n'étaient pas assez unies. Certaines avaient même des connotations intégristes. Mais depuis quelques années, nous nous sommes groupés autour de l'institut de la langue régionale flamande. En cinq ans, nous sommes passés de rien à l'expérimentation. Il s'est passé beaucoup de choses en peu de temps, finalement.

Locuteurs

On recense environ 30 000 locuteurs du Flamand dans la région, c'est-à-dire des gens qui parlent ou comprennent bien le flamand. Ils habitent pour la plupart entre Dunkerque et Armentières, et ont majoritairement plus de 40 ans.