Bienvenue sur le futur Nord Express
Transports La région lance un projet de « RER » entre Lille et Hénin-Beaumont à l'horizon 2020Gilles durand
Hénin-Lille en moins de 20 minutes aux heures de pointe. Le rêve deviendra peut-être réalité dès 2020, grâce à une nouvelle liaison ferroviaire inspirée du RER francilien. L'idée était inscrite sur le schéma régional des transports depuis quatre ans, la proposition concrète a été présentée lundi lors de la commission permanente du conseil régional. « Nous allons construire une nouvelle ligne qui permettra de transporter entre 20 et 25 000 personnes par jour », a assuré hier Daniel Percheron, président (PS) de la région.
Seule inconnue : le financement...
Sur le papier, tout est déjà bouclé. Une fréquence de cinq minutes aux heures de pointe et un train capable de rouler à 160 km/h. Le trajet prévoit trois arrêts à Lesquin, Seclin et Carvin. A Hénin-Beaumont, la gare se dressera au pied du terril de la cité Sainte-Henriette. A l'autre bout de la ligne, Lille-Flandres verra même naître une nouvelle gare souterraine, reliée à la station de métro. « Le tronçon entre Lesquin et Lille sera en grande partie enterré », précisent les services transport de la région.
Seule inconnue, mais de taille : le financement. Le coût global du projet est estimé à 720 millions d'euros. Sans compter les modifications d'échangeurs, ni les parkings d'accès nécessaires. « Nous espérons récupérer 100 à 200 millions auprès de l'Etat », lance Daniel Percheron. Pour ce faire, le dossier a été déposé hier auprès de la préfecture pour être admissible à l'appel à projets relatif aux « transports collectifs en site propre », issu du Grenelle de l'environnement.
Si la région espère une réponse de l'état d'ici à la fin de l'année, la communauté urbaine de Lille (LMCU) n'a pas tardé à donner son point de vue sur ce projet. « Quel est l'intérêt de créer de l'illusion alors qu'il n'y a pas le début du premier financement, condamne Eric Quiquet, vice-président (Verts) chargé du transport à LMCU. Ce n'est pas en déroulant un tuyau qu'on va résoudre les problèmes de mobilité entre l'ex-bassin minier et la métropole lilloise. » L'élu regrette aussi l'absence de consultation : « On aurait pu mener une réflexion sur la possibilité de doubler ou de tripler des axes ferroviaires entre Lens et Lille, par exemple ». Le dossier RER doit être examiné par la commission transports du conseil régional le jeudi 14 octobre.